
Dès le début de la colonisation du Rwanda en 1917, la Belgique a instauré des politiques répressives qui ont profondément fracturé la société. Parmi celles-ci figurait l'instauration du travail forcé, accompagné de châtiments corporels, connus sous le nom d''ikiboko', infligés à ceux qui ne remplissaient pas les tâches imposées.
En 1930, la Belgique a introduit des cartes d'identité classifiant arbitrairement les Rwandais en groupes ethniques distincts. Ces documents ont par la suite joué un rôle crucial dans le génocide contre les Tutsi, permettant l'identification des victimes ciblées.
La Constitution de 1978, ainsi que d'autres lois adoptées entre 1962 et 1994, ont systématiquement institutionnalisé la discrimination au Rwanda. Elles imposaient notamment une répartition stricte des postes gouvernementaux, réservant 10 % à la population tutsie, 89 % aux Hutu et seulement 1 % aux Batwa, en fonction des proportions démographiques.
Lors d'un entretien à la RBA, le ministre Bizimana a mis en lumière la gravité de la politique instaurée par les Belges : '' Une constitution qui entérine la discrimination et les divisions est profondément néfaste. Elle a été influencée par les Belges, qui ont largement soutenu le gouvernement d'Habyarimana ainsi que les partis politiques de leur pays.''
Après que Juvénal Habyarimana ait renversé Kayibanda en 1973, la Belgique a continué de le soutenir activement, l'aidant notamment à rédiger des lois qui renforçaient la discrimination.
"Les Belges ont assisté Habyarimana dans la rédaction de la Constitution de 1978 en lui fournissant deux conseillers, Filip Reyntjens et René de Wolf, qui ont élaboré ce texte. Celui-ci soutenait explicitement l'idéologie ethnique du Parmehutu." a-t-il ajouté.
Cette Constitution présentait la "révolution" de 1959 et l'accession d'Habyarimana au pouvoir comme une "révolution culturelle" et imposait qu'elles soient considérées comme des principes fondamentaux dans l'histoire et la législation du Rwanda.
La Constitution stipulait également que les réfugiés rwandais vivant à l'étranger seraient soumis aux lois du Rwanda, alors que celles de 1966 leur refusaient explicitement le droit de retourner dans leur pays ou de récupérer leurs biens.
Sous l'influence de la Belgique, Kayibanda avait même émis des directives interdisant aux juges d'accepter les demandes juridiques des réfugiés ou de leurs familles concernant la restitution de leurs propriétés.
"Cette injustice était inscrite dans la Constitution rédigée par un juriste belge, payé avec des fonds de coopération belges." a souligné le ministre Bizimana.
L'article 7 de cette Constitution, rédigée par la Belgique, instaurait le MRND comme parti unique, contraignant chaque Rwandais à en devenir membre, sans option de choix.
En février 2025, le Rwanda a décidé de rompre ses accords de coopération au développement avec la Belgique, après que cette dernière ait pris position dans le conflit à l'est de la République Démocratique du Congo et mené une campagne de propagande visant à isoler le Rwanda sur la scène internationale.
Le 17 mars 2025, le Rwanda a pris la décision de rompre ses relations diplomatiques avec la Belgique en raison de son rôle historique dans les troubles du pays et de ses actions continues visant à nuire à la nation.

Alain Bertrand Tunezerwe
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