
La confirmation de ce rendez vous a été faite par l'Ambassadeur Olivier Nduhungirehe, ministre rwandais des Affaires étrangères, qui voit en ce mois de mars une période faste, propice à la concrétisation d'importantes initiatives en faveur de la paix dans la région des Grands Lacs, et tout particulièrement dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Cette convocation s'inscrit dans la droite ligne des résolutions adoptées lors du sommet conjoint SADC-EAC tenu à Dar es Salam, en Tanzanie. Au terme de cette assise, il avait été acté qu'une rencontre conjointe des ministres des Affaires étrangères des deux organisations régionales se devait d'être organisée.
Son principal objectif sera d'examiner les conclusions du rapport élaboré par la réunion conjointe des Chefs des Forces de Défense (CDF). Ce document préconise, entre autres, la cessation immédiate des hostilités, l'instauration d'un cessez-le-feu effectif ainsi que la mise en place d'un mécanisme de coordination technique au sein des secrétariats des deux organisations, afin d'assurer le suivi rigoureux des décisions issues du sommet.
En outre, cette réunion ministérielle aura pour mission de définir une feuille de route détaillée, comportant des mesures de mise en uvre immédiates, à moyen et à long terme. Cette planification stratégique devra inclure des modalités précises de financement et traiter l'ensemble des questions en suspens, dont la résolution demeure essentielle à l'instauration d'une paix durable dans l'Est de la RDC. Les recommandations qui en émaneront seront soumises à la prochaine session du sommet conjoint SADC-EAC, en vue de leur adoption par les Chefs d'État et de gouvernement.
Parallèlement à ces efforts diplomatiques, l'Angola, agissant en tant que médiateur dans la crise congolaise, a annoncé, le 12 mars 2025, l'organisation imminente de négociations directes entre le gouvernement congolais et le mouvement rebelle de l'AFC/M23. Ces discussions, prévues pour le mardi 18 mars à Luanda, devraient permettre d'explorer les voies et moyens susceptibles de mettre un terme aux violences qui dévastent la RDC.
Kinshasa a certes confirmé la réception de l'invitation officielle émise par l'Angola, mais son implication effective dans ces pourparlers demeure sujette à caution. Les autorités congolaises réaffirment leur attachement aux principes édictés par la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi qu'aux engagements souscrits lors du sommet de Dar es Salam.
Cette posture témoigne d'une volonté manifeste de se conformer aux cadres normatifs internationaux, tout en préservant une marge de manuvre dans un contexte où les équilibres diplomatiques restent précaires.
Toutefois, l'issue de cette initiative diplomatique sera intrinsèquement tributaire de la capacité des dirigeants congolais à transcender leurs rigidités doctrinales et à adapter leur discours aux impératifs de la conjoncture.
Une inflexion paradigmatique s'impose, impliquant une réévaluation des éléments de langage afin de dépasser une rhétorique victimaire et martialiste devenue contre-productive. Le rapport de force, indéniablement défavorable à Kinshasa, se manifeste avec acuité tant sur les fronts militaire et diplomatique que dans la sphère politique interne, où les lignes de fracture se multiplient et fragilisent davantage la position du pouvoir en place.

Tite Gatabazi
0 Commentaires