Les récentes nominations à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) suscitent de la méfiance au sein de l'opposition politique en République Démocratique du Congo et ce, à une année des élections.

Après l'investiture par le Président Tshisekedi de trois délégués très " contestés " de l'opposition entérinés par l'assemblée nationale pour compléter l'équipe de la commission électorale nationale indépendante (CENI), une autre nomination dans cette institution d'appui à la démocratie attise la flamme. Il s'agit de Thotho Mabiku Totokani, nommé au poste de Secrétaire Exécutif National de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI).

Si Thotho Mabiku possède une " grande maîtrise des systèmes informatiques et des bases de données ", selon la CENI, c'est plutôt sa casquette d'ancien conseiller de Félix Tshisekedi qui remet en cause son indépendance et donne lieu à des commentaires. Comme Dénis Kadima, Président de la CENI, lui-même accusé d'être proche du Président de la République par la CENCO et l'ECC.

A l'annonce des résultats de la présidentielle de décembre 2018, Thotho Mabiku s'est présenté, lors d'une édition spéciale dédiée à ce scrutin sur les antennes de la RFI, comme le conseiller de Félix Tshisekedi, alors président de l'UDPS déclaré vainqueur. 3 ans plus tard, le même Thotho Mabiku débarque à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour y assumer les fonctions de secrétaire exécutif national en remplacement de Ronsard Malonda.

Pour les observateurs avertis, après le " forcing " pour asseoir Kadima au fauteuil de président de la CENI, la désignation de Mabiku est perçue comme des manœuvres du régime tshisekediste pour se maintenir au pouvoir au-delà de 2023.

Pour Patrick Nkanga, ancien conseiller politique du président honoraire Joseph Kabila, ancien président de la Ligue des jeunes du PPRD, et rapporteur du bureau politique du PPRD, cette nomination ne fait qu'amplifier la méfiance sur les prochaines élections.

" La nomination ayant intervenu récemment au niveau du Secrétariat Executif de la CENI, vient amplifier la méfiance sur les prochaines élections. Doit-on même penser participer aux élections de 2023 dans cette configuration ? Cela ne semble plus nécessaire !! ", a argué Patrick Nkanga.

Ce même son de cloche est également partagé par les partisans de Moïse Katumbi pourtant membre de la coalition au pouvoir mais qui est pressenti comme potentiel adversaire de Félix Tshisekedi à la présidentielle de 2023.

Michaël Tshibangu, conseiller de Katumbi en charge des Télécommunications, Nouvelles Technologies de l'Information et de la communication, de l'économie numérique et des réseaux sociaux estime que le pouvoir Tshisekedi veut absolument contrôler le processus électoral de bout en bout.

" On veut contrôler absolument le processus électoral de bout en bout. On se demande si l'objectif est d'organiser des élections libres, transparentes et crédibles ou simplement d'organiser frauduleusement des élections ? ", s'est-il interrogé.

Thotho Mabiku, secrétaire exécutif national, va jouer un rôle prépondérant dans les compilations des voix bureau par bureau en passant par les antennes jusqu'aux résultats provisoires. Puisque c'est lui qui coordonnera les secrétaires exécutifs provinciaux et toutes les antennes de la CENI.

La base des données de la CENI sera gérée par le Secrétariat Exécutif National. Thotho Mabiku est en quelque sorte le poumon de la CENI pour les élections crédibles, libres et transparentes de 2023. Il a une large marge de manœuvre au sein de la centrale électorale.

Carmel NDEO

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