Depuis son entrée en fonction, en octobre dernier, Denis Kadima, Président de la commission électorale nationale indépendante (CENI) a affiché sa volonté de respecter les délais constitutionnels pour l'organisation des prochains scrutins.

Mais lors de la présentation de sa feuille de route de jeudi 3 février, devant un parterre de journalistes et de diplomates, Denis Kadima a énuméré une série de contraintes notamment sécuritaires, financières et politiques qui pourraient, selon lui, ouvrir la voie à un glissement.

Autre difficulté que Denis Kadima voit se profiler à l'horizon cest le fait que le gouvernement souhaite coupler un " vaste " recensement de la population au processus d'enrôlement des électeurs. " C'est de nature à retarder le processus électoral, déjà soumis aux contraintes constitutionnelles ", prévient-il tout en soulignant que " le gouvernement sera l'un des responsables majeurs de ce retard ".

Thèse que l'exécutif rejette, " c'est tout a fait faux de dire que la mutualisation va retarder le processus électoral. C'est une affirmation simpliste ", estime le ministre des finances.

Ce dernier s'étonne de cette affirmation " parce qu'il s'agit d'une décision prise par le gouvernement conformément à l'orientation du Chef de l'État validée en Conseil des ministres. Il est hors de question que cela soit remise en question par qui que ce soit. Ça serait une atteinte au fonctionnement normal des institutions ".

Nicolas Kazadi explique aussi que " la mutualisation permet d'éviter de répéter les erreurs du passé. Bientôt 4 cycles électoraux, est-il normal que nous recommençions comme ci rien n'avait été fait dans le passé ? ", s'interroge-t-il.

Au départ, rappelle-t-il, il était question de faire converger les 3 processus dont le recensement scientifique de la population, l'identification nationale c'est confection d'un fichier de la population et l'enrôlement électoral.

Nicolas Kazadi précise que même s'il y a plusieurs étapes de ces 3 processus qui peuvent être mutualisées en amont, la ligne est claire : " rien de cette mutualisation ne doit conduire à retarder l'enrôlement électoral et le calendrier électoral. En clair, s'il y a conflit, on abandonnera les étapes de 2 autres processus pouvant porter atteinte au processus électoral et donc le respect de timing ".

Du côté de l'opposition, le fait de ramener en ce moment à l'avant-plan l'identification (recensement administratif) de la population cacherait mal les arrière-pensées politiques qui voudraient prolonger le mandat de l'actuel Chef de l'Etat. Surtout que cette position en faveur de l'identification de la population est soutenue par les ténors du parti présidentiel.

Entre-temps la coalition Lamuka n'arrête de prévenir le pouvoir actuel, " le peuple congolais n'acceptera aucun glissement ni fraude lors des élections de 2023. Le respect de la souveraineté du peuple n'est pas négociable ".

Martin Fayulu et Adolphe Muzito affirment que le Chef de l'État Felix Tshisekedi prépare à la fois le glissement du calendrier électoral et la fraude électorale.

Dominique Malala

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