Pour le poète sénégalais Birago Diop : " â¦les morts ne sont jamais morts⦠".
Quand les proches partent, ce n'est pas de leur fin, fut-elle tragique, qu'on parle, mais de leur vie et de la façon dont ils l'ont célébré de leur vivant.
Nous repensons à eux quasi systématiquement, grâce aux souvenirs, aux objets, aux lieux, aux faits et gestes et à la banalité du quotidien.
Parler ainsi d'eux, les évoquer tout naturellement, avec les joies, les doutes, les engagements, les réalisations qui ont été les leurs, c'est une façon de refuser que la mort ait le dernier mot.
Ce langage dans lequel on les évoque permet de transmettre la mémoire à la génération qui ne les a pas connu et par la même occasion apaiser et consoler le narrateur.
Car derrière chaque mort, il y a un nom, un visage, une famille, un parcours, un voisinage ; une histoire.
On le remarque à travers les rites de messe, levé de deuil partiel, définitif, anniversaire de la mort, portrait géant au salon, un nouveau-né qui porte le nom du défunt.
A ces occasions ou la douleur de la perte d'un être cher refait surface, familles, amis et connaissances viennent se recueillir et célébrer la vie.
Cette circonstance assez particulière, réveille nos propres blessures, nos vulnérabilités, nos interrogations, nos angoisses, nos deuils qui sont inséparables de la condition humaine.
Et cette interrogation, demeurée sans réponse : la mort et après ?
Tout ceci atteste de la présence du défunt parmi les vivants.
Mais, méditer sur celui qui s'en est allé, sur notre propre mort, sur tous nos disparus ; voilà un exercice qu'on relègue autant qu'on le peut.
Quand et comment on va mourir, ce mystère est le plus angoissant. Cette appréhension de mourir, de l'inconnu, de ce qui nous échappe reste une frayeur récurrente.
Toutes les religions ont mis à disposition des humains une panoplie de croyances, de théories et de dogmes pour surmonter la peur de la mort voire vaincre la mort elle-même.
Certaines parlant de la résurrection d'autres de la réincarnation. Cette vie après la mort, c'est le voyage de l'âme, pour peu qu'on soit croyant.
Tite Gatabazi
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