Les combattants du M23 ont délibérément tué des civils qu'ils accusaient d'avoir informé les troupes gouvernementales sur leurs positions, ainsi que des civils qui retournaient dans leurs villages et leurs champs depuis les zones contrôlées par le gouvernement à la recherche de nourriture et de fournitures. Les combattants du M23 ont commis des abus et des meurtres dans la province du Nord-Kivu, apprend POLITICO.CD dans un rapport rendu public ce lundi 25 juillet par Human Rights Watch.

Selon un volontaire de la Croix-Rouge congolaise qui travaille dans la région, le nombre de civils tués pourrait être plus élevé que les estimations actuelles. " Nous n'avons pas de chiffre exact pour l'instant car les corps ne sont pas tous récupérés en même temps certains sont encore retrouvés", a-t-il fait savoir.

Deux personnes, selon Human Rights Watch, ont déclaré que les combattants du M23 les avaient empêchées, ainsi que d'autres, de fuir vers une zone contrôlée par le gouvernement. Certains ont été forcés de faire des corvées pour les rebelles.

"Quand c'était un peu plus calme (après les combats), nous avons quitté nos maisons pour fuir mais les combattants du M23 nous ont ordonné de ne pas partir. Nous étions une trentaine. Ils m'ont gardé dans leur camp et je devais aller chercher de l'eau (pour eux) tout le temps. Les combattants ont refusé de le laisser emmener sa femme enceinte au centre de santé le plus proche, alors elle partie seule", a déclaré un homme de Ruvumu.

Le 21 juin dernier, un enseignant de 50 ans à Ruvumu a laissé entendre que les rebelles du M23 avaient tué son père devant lui. Puis ils l'ont emmené avec eux en disant qu'il avait l'air d'un soldat et en lui disant de leur montrer les positions de l'armée congolaise. Après les avoir montré des positions des FARDC, il a été relâché et menacé de le tuer, rapporte Human Rights Watch.

Ce rapport indique que l'une des personnes qui ont enterré certaines des personnes tuées à Ruvumu a déclaré à Human Rights Watch que son frère aîné était parmi les morts. "Ils l'ont fait se tenir juste devant eux et ils lui ont tiré dans la boucle", a-t-il déclaré. Il a aidé à enterrer quatre autres civils, dont deux adolescents. "Le jeune de 16 ans a reçu une balle dans l'abdomen et le jeune de 14 ans dans le dos".

D'après cette ONG internationale des droits de l'homme, quatre témoins de meurtres dans le village de Ruseke le 1er juillet ont déclaré que chacun avait rencontré séparément des combattants du M23 près du village alors qu'ils se rendaient dans leurs champs ou pour rassembler de la nourriture et des fournitures. Les combattants les ont attirés dans une maison où d'autres personnes avaient également été détenues et l'un des combattants a ouvert le feu sur eux.

Dans cette maison, Human Rights Watch a confirmé que le M23 a tué au moins neuf civils et quelques survivants.

"Entre le 23 juin et début juillet, les forces du M23 ont tué au moins trois civils dans le village de Kabindi. Une autorit locale a déclaré que des combattants avaient brutalement tué un père de trois enfants âgé de 27 ans: ils lui ont écrasé le crâne avec une houe et lui ont arraché les yeux, et l'ont laissé mort devant sa porte. (…) Ils l'avaient accusé d'être un éclaireur pour l'armée congolaise", rapporte Human Rights Watch dans son rapport.

Christian Okende

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Source : https://www.politico.cd/la-rdc-a-la-une/2022/07/25/nord-kivu-les-m23-ont-commis-des-abus-et-des-meurtres-de-plusieurs-civils-qui-alertaient-les-fardc-sur-leurs-positions.html/112635/