Les Etats Unis sont la "super puissance" jusqu'à preuve du contraire avec ses manifestations à l'échelle planétaire dans les champs diplomatique, militaire, culturel, économique et financier.
Pour s'en rendre compte, il suffit de voir le rôle stratégique de sa langue dominante, l'imposition du dollar, son influence diplomatique, l'efficacité grandissante des nouvelles technologies avec ses géants du numérique sans oublier ses capacités militaires.
La politique étrangère américaine est bâtie autour des intérêts nationaux et des calculs électoralistes. Plusieurs dimensions internes influent sur la conduite de cette diplomatie en tête desquelles le poids des lobbys et des groupes de pressions.
La tournée africaine du secrétaire d'état, Antony Blinken, qui l'a conduit en Afrique du Sud, en RDC puis au Rwanda a montré les difficultés réelles de la conciliation en matière de sécurité, de démocratie et de développement.
En Afrique du Sud, la Ministre des Affaires Etrangères, Naledi Pandor a déclaré devant le secrétaire d'état américain que "l'Afrique a longtemps souffert et souffre encore des interférences extérieures".
A Kinshasa, on avait mobilisé des ressources considérables auprès des lobbys pour un résultat aussi maigre. On est frustré pour ne pas avoir obtenu "la condamnation du Rwanda comme pays agresseur".
Blinken a répété à Kinshasa que les américains soutiennent les initiatives régionales visant à mettre un terme aux violences et l'insécurité.
"Il existe des rapports très crédibles faisant état d'un soutien aux groupes armés par toutes les parties, y compris les FDRL, par les forces congolaises et le M23 par les Rwandais. Notre position est claire, quel que soit l'auteur ou le destinataire, tout soutien doit cesser pour tout groupe
armé" a-t-il déclaré.
Cette déclaration prend en considération les préoccupations exprimées par le gouvernement Rwandais et tant mieux.
Et la RDC reste frappée par l'embargo décrété par le conseil de sécurité des nations unies. Elle rame pour obtenir sa levée.
Elle patine encore dans la corruption et les violations massives des droits humains. Sa diplomatie en devient inaudible en dépit du secours des cabinets de lobbys.
A Kigali, trois questions sont différemment appréciées : l'appellation du "génocide contre les tutsis", la protection de la sécurité nationale et le cas Rusesabagina.
Pour ce dernier, il a assuré un service minimum en répondant à la demande des lobbys "pro Rusesabagina".
Le cas Rusesabagina, Président fondateur du MRCD/FLN condamné par la justice Rwandaise à 25 ans de réclusion purge sa peine depuis un an.
Mais il est résident permanent aux Etats Unis. L'évocation de son cas est une question de principe sans plus. Il est de tradition aux Etats Unis de s'enquérir de la situation des citoyens
américains ou des résidents permanents.
Aussi, il ne faut pas perdre de vue la puissance du lobby proRusesabagina.
Sa famille a même porté plainte contre le gouvernement Rwandais aux Etats Unis. Mais on retiendra que pour la demande de la RDC et pour le cas Rusesabagina, les Etats Unis ne poussent pas pour obtenir des sanctions contre le Rwanda.
Ceci explique que les autorités américaines prennent en compte laspécificité Rwandaise et apprécient les efforts fournis par ce dernier.
Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, les Etats Unis ont pris le
leadership mondial dans les relations internationales.
Du New Deal, ils ont déduit que le progrès économique entrainait la stabilité politique. Cela a inspiré le plan Marshall qui a contribué à la reconstruction de l'Europe post deuxième guerre mondiale.
Ils apportent à leurs alliés protection militaire et aide économique. Et de la menace Russe, ils ont créé l'Organisation du Traité Atlantique Nord "OTAN".
Et pour les pays en voie de développement ils ont mis sur pied "United States Agency for International Development : USAID".
Pendant longtemps, les Etats Unis ont été incapables d'obtenir des concessions par le compromis ou la négociation mais plutôt par des décisions unilatérales.
Mais depuis le 11 septembre 2001, ils ont changé complétement de paradigme, acceptant de coopérer avec les autres nations pour lutter contre le terrorisme et les autres fléaux.
En effet, les attentats du 11 septembre 2001 ont bouleversé durablement la politique et les relations internationales. A ce jour, il y a un consensus sur le fait que le terrorisme représente une des plus graves menaces du monde contemporain.
Cette deuxième tournée africaine du secrétaire d'Etat s'inscrit dans la philosophie de partenariat.
La tournée intervient après la publication du document "Stratégie américaine envers l'Afrique Subsaharienne " qui redéfinit l'approche dans la région.
Un sommet américano-africain est prévu en décembre à Washington DC.
Les Etats Unis et les autres pays occidentaux sont en compétition avec la Russie et la Chine sur le territoire Africain. Ceci pourrait expliquer cela.
Le Ministre Russe des Affaires Etrangers Serguei Lavrov revient d'une tournée en Afrique. La guerre d'influence bas son plein.
Je partage la conviction selon laquelle la puissance repose sur des facteurs, des leviers et des attributs. Que si le territoire est hérité, la plupart des attributs de l'Etat se construisent et résultent de choix politiques et stratégiques.
En cela, le Président Kagame, visionnaire, est resté constant comme a l'accoutumé. Il est le Président du Rwanda et son travail consiste à produire des résultats pour le bien être des Rwandais.
A assurer la sécurité des Rwandais. A créer des opportunités d'amélioration pour chacun des Rwandais, sa famille et son pays.
Bien plus, à faire face aux multiples crises nationales, régionales et mondiales qui ont un impact immédiat et façonnent l'avenir de tout un chacun voire des pays.
Son tweet pour rassurer est devenu viral et est imprimé sur des tee shirts jusque dans la communauté rwandaise au Canada.
La relation bilatérale du Rwanda et les Etats Unis ainsi que le rôle dévolu au Rwanda dans la région restent en équilibre. Et tant mieux.
Source : https://fr.igihe.com/Blinken-fidele-a-la-doctrine-Americaine.html
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