Il s'est déclaré opposant et vit en exil en France depuis bientôt vingt-huit. Toute une éternité.

Il fut Ambassadeur du régime Habyarimana à Paris de 1990 à 1994 avant d'être nommé ministre des affaires étrangères dans le premier gouvernement post génocide contre les tutsis.

Dans les accords de paix d'Arusha relatifs au partage du pouvoir, ce poste revenait au MDR dirigé à l'époque par Faustin Twagiramungu, Premier ministre de transition.

Il démarre cette fonction sur un faux départ, car le jour de la prestation de serment, le 19 juillet 1994, il est encore à Paris. A son arrivé, il prend ses fonctions en attendant la cérémonie de prestation de serment.

Elle n'aura jamais lieu.

Le 19 octobre 1994, le New York Times annonce que le ministre rwandais des affaires étrangères, Jean Marie Vianney Ndagijimana est porté disparu.

Ce journal reprenait le communiqué de la primature rwandaise qui annonçait que le ministre des affaires étrangères avait disparu avec une somme de 187. 000 $.

Cette somme était destinée à la réouverture des ambassades du Rwanda à New York et Washington DC.

Ndagijimana était dans la délégation rwandaise qui accompagnait le Président Bizimungu à l'assemblée générale des nations unies à New York.

Arrivés le 5 octobre 1994, le 8 octobre, le Président Bizimungu convoque une réunir les diplomates rwandais de New York et Washington DC avant de regagner le pays.

Mais le ministre des affaires étrangères manque à l'appel. Et c'est la panique.

Le représentant permanent du Rwanda aux Nations Unies était Manzi Bakuramutsa, ancien haut fonctionnaire des nations unies.

Il était obligé de faire fonctionner l'ambassade avec ses propres moyens. En cela soutenu Maître Siméon Rwagasore dépêché à New York pour assister le démarrage de l'ambassade.

Le Rwanda ne pouvant pas effectuer des opérations bancaires, cette somme de 187 000 $ avait été remise au ministre en mains propres.

C'est lorsque le Président Bizimungu avait demandé à recevoir les diplomates en présence du ministre des affaires étrangères qu'on avait remarqué qu'il avait quitté l'hôtel.

En interrogeant la réception de l'hôtel, elle avait vérifié et indiqué qu'il avait rendu les clés de sa chambre le matin même.

L'Ambassadeur Manzi Bakuramutsa alerta la police, mais on lui apprit que l'intéressé avait pris un vol à destination de Paris.

Ndagijimana se savait intouchable une fois en France, car les relations entre les deux pays étaient au plus mal.

Certains disaient qu'il pouvait être de mèche avec les Français qui fournissaient la logistique militaire aux ex FAR et interahamwe pour la reconquête du pouvoir au Rwanda.

Il est vrai que dans certains milieux dits " africanistes " on avait vendu un peu trop vite la peau du FPR au pouvoir au Rwanda.

Cela fait 28 ans qu'ils attendent.

Il faut juste signaler que toutes les tentatives du gouvernement Rwandais pour l'appréhender étaient restées vaines.

Pendant ce temps, Ndagijimana avait du mal à se faire accepter dans les milieux extrémistes hutus exilés en France, car le contentieux "kiga-nduga" y reste acerbe.

Alors il a épousé le discours négationniste jusqu'à se faire le chantre du "double génocide" cher aux génocidaires et négationnistes.

C'est son fonds de commerce.

Jean Marie Vianney Ndagijimana est l'ancien ministre des affaires étrangères



Source : https://fr.igihe.com/La-fuite-de-Ndagijimana-JMV-avec-un-pactole.html