Pendant la journée, les deux se sont succédés à la tribune et ont donné chacun sa vision de la crise sécuritaire à l'Est de la RDC.

Pour le Président Kagame, plus réaliste et pragmatique, la situation sécuritaire à l'Est de la RDC est restée inchangée depuis plus de vingt ans.

Et ce, en dépit de la présence de la plus importante et la plus coûteuse mission des nations unies pour le maintien de la paix.

Il estime qu'il est urgent de trouver la volonté politique pour se pencher sur les causes réelles et structurelles de l'instabilité à l'Est de la RDC.

Il a déclaré à la face du monde que les reproches et jeu de cache-cache ne résolvent pas les problèmes.

Il a redit que ces défis n'étaient pas insurmontables et que les solutions étaient à portée de main. Ce qui préserverait les ressources et les vies humaines.

Pour sa part, le Président Tshisekedi qui l'avait précédé à la tribune avait repris les incantations et les illusions qu'il répète dans tous les forums internationaux sans être audible.

Son pays serait victime de l'agression du Rwanda sous couvert du M23.
Pendant que les nations unies ont parrainé les différents accords entre le M23 et le gouvernement congolais.

Et que la reprise des armes par ce mouvement congolais est un clignotement d'un immense signal d'alarme sur la dégradation du climat social, économique et sécuritaire à l'Est de la RDC.

On y décompte actuellement plus de cent vingt groupes armés dont certains sont entretenus par les députés ou les généraux.

C'est dire toute la complexité de la situation compliquée par la cécité du pouvoir de Kinshasa.

Préalablement à l'assemblée générale des nations unies, le journal Jeune Afrique dans sa livraison du 19 septembre 2022 avait annoncé une médiation française entre la RDC, le Rwanda et l'Ouganda à travers son service secret.

Selon la même source, des responsables des services secrets congolais, ougandais et rwandais étaient à Paris pour aplanir les points de vues.

Et ils auraient multipliés les réunions.

Ce qui a permis la rencontre à New York entre les Présidents Kagame et Tshisekedi sous la médiation de Macron.

Les différentes sources présentes à New York ont indiqué que cette rencontre a tourné autour de la situation sécuritaire qui prévaut à l'Est de la RDC et les voies et moyens d'y mettre un terme.

Quelques jours avant, dans une interview accordée à la chaîne de télévision française, comme pour préparer les esprits, Antonio Guterres, secrétaire général des nations unies a avoué l'incapacité de la MONUSCO à relever le défi sécuritaire à l'Est de la RDC.

Un aveu, une interrogation et une évidence.

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/Mediation-Francaise-entre-le-Rwanda-et-la-RDC.html