Le consulat du Kenya à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu a dressé un compte-rendu de la visite officielle de l'ancien président Kenyan et facilitateur désigné de l'EAC au processus de Nairobi sur la paix et la stabilité dans l'Est de la RDC, Uhuru Kenyatta, depuis le 15 novembre dans le cadre de la séance de sensibilisation avec les parties prenantes.
Selon ce compte-rendu exploité par POLITICO.CD, à son arrivée, Uhuru Kenyatta qui a visité un camp des déplacés près de Goma a été confronté à des dizaines de milliers de personnes déplacées sur les bords de la route. Il a noté la misère, le cycle de conflit infligé aux hommes, aux femmes, aux enfants et aux vieillards innocents par les groupes armés.
En outre, le facilitateur de l'EAC a, au cours d'une table ronde avec des représentants des l'armée congolaise, de la Monusco et de la Force régionale de la Communauté de l'Afrique de l'Est, noté que " les effets néfastes de la violence des terroristes du M23 et d'autres groupes armés constituaient de graves violations des droits de l'homme et avaient entraîné le déplacement de millions de personnes dans cette partie du pays ".
Il a dans ce sens, souligné la nécessite d'une intervention urgente de la communauté internationale à travers les organisations humanitaires telles que l'Unicef, le PAM, l'OIM, l'ONU OCHA, à répondre de toute urgence et avec impact pour apaiser la " terrible détresse et la souffrance humaine ".
Par ailleurs, Uhuru Kenyatta s'est dit préoccupé par le fait que son travail a été "gravement " entravé par la crise humanitaire à Goma et dans les environs et qu'il lui est pratiquement "impossible" de réaliser pleinement le potentiel de son rôle lorsque les combats et le déplacement massif de villes et les villages est en cours.
Il a en outre fait observer que les termes des conclaves de Nairobi, qui avaient été convenus par tous les chefs d'État de l'EAC, selon lesquels les forces combattantes resteraient sur les positions au début des conclaves de Nairobi, n'ont pas été honorés par les groupes rebelles et leurs partisans.
Aussi, Uhuru Kenyatta a estimé que la crise humanitaire qui se sévit actuellement est le résultat de non-respect des recommandations convenues à Nairobi lors de la conférence des chefs d'État et craint que cela sape le volet militaire du processus de paix de Nairobi qui repose sur le fait que " chacun conservait ses positions pour permettre à la Force régionale de l'Afrique de l'Est de s'interpositionner ".
Dans cette optique, l'ancien président du Kenyan qui avait commencé ses consultations à Kinshasa avant de rallier Goma, a appelé à une résolution rapide de la situation afin de lui permettre de s'engager pleinement dans le processus politique, à la force régionale de prendre ses positions légitimes et à l'aide humanitaire d'être acheminée de toute urgence.
Carmel NDEO
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