Sous l'égide des autorités politico-adminitratives congolaises et du Fonds des Nations-Unies pour la Population (UNFPA), les lampions sur le premier forum national: traditions et religions pour mettre fin aux violences basées sur le genre (VBG), se sont éteints ce vendredi 4 novembre 2022 à Lubumbashi. Les travaux ont été sanctionnés par l'engagement pris par les chefs coutumiers ainsi que les leaders des confessions religieuses, à protéger et promouvoir les droits des femmes et des jeunes filles dans toutes les provinces de la République Démocratique du Congo.

Pour motiver leur engagement, les leaders traditionnels et religieux ont noté que suite au recours à certains us et coutumes négatifs, ainsi qu'à certaines pratiques religieuses néfastes, contraires aux principes d'égalité entre les hommes et les femmes, la gent féminine se retrouve exposée à multiples risques qui enfreignent son épanouissement.

Considérant l'ampleur des violences sexuelles et basées sur le genre, et les graves conséquences qui en découlent spécialement sur les femmes et filles, mais aussi sur l'ensemble des populations congolaises, lesquelles freinent le développement de différentes contrées, et face à l'urgence d'agir maintenant en ne laissant de côté aucune composante, les leaders traditionnels et religieux ont pris l'engagement à travers la déclaration dite de Lubumbashi, dont la teneur suit:

• Abolir tous les us et coutumes négatifs, entre autres les mariages d'enfants, les discriminations envers les survivantes des violences sexuelles (…), il en est de même des pratiques religieuses néfastes, qui ne favorisent pas l'égalité entre les hommes et les femmes, les filles et les garçons au sein de nos communautés;

• Mettre en place un cadre permanent, representatif de concertation au niveau national, provincial et local, entre les leaders religieux, les chefs coutumiers et les acteurs de la Société civile sur la promotion de l'égalité entre les hommes et les femmes, les garçons et les filles;

• Participer aux campagnes de sensibilisation sur la tolérance zéro immédiate et autres initiaves contre les crimes de violences basées sur le genre et l'impunité de leurs auteurs dans nos communautés;

• Prononcer et diffuser des sermons et des discours basés sur l'égalité du genre et le respect des droits en vue d'une deconstruction des préjugés qui pèsent sur les femmes et les filles afin d'aboutir à un changement de comportement et normes sociales;

• Mettre en place les groupes de dialogue communautaire, inclusif tant au niveau national que provincial et local, où sont développés des thèmes visant à utiliser les textes sacrés pour remettre en question des interprétations qui soutiennent et perpétuent les inégalités entre les hommes et les femmes, et les violences sexuelles basées sur le genre;

• Poursuivre la mise en œuvre des actions visant à abolir les pratiques de mariages d'enfants ou les mariages précoces dans nos communautés respectives ;

• Assurer une vulgarisation et sensibilisation de toutes les recommandations issues de ce forum.

Mettre fin aux VBG

Comme à l'ouverture, c'est le Gouverneur du Haut-Katanga Jacques Kyabula Katwe, qui au nom du Premier Ministre, a procédé à la clôture du forum national: traditions et religions pour mettre fin aux violences basées sur le genre.

" J'ai été heureux d'accueillir cette réunion de plaidoyer sur les violences basées sur le genre en vue leur élimination dans notre pays. Il importe donc d'agir, chacun dans sa sphère, et c'est pourquoi divers acteurs sont réunis ici", a indiqué le Chef de l'exécutif provincial du Haut-Katanga.

" Il faut reconnaître que l'instruction est un premier pas dans la bonne direction, encore faut-il j'insiste, que toute l'éducation ne se limite pas qu'à l'école. Voilà pourquoi, dans les prédications à l'église et dans nos réunions des localités avec les chefs traditionnels ou avec les membres de nos organisations respectives, il est important de rappeler les mauvaises pratiques qu'il faut banir. Il faudra en même temps rappeler les bonnes pratiques, celles qui construisent une société sans discrimination, ni violences", a souligné Jacques Kyabula Katwe.

Aux participants à ce forum, Docteur Diene Keita, Sous-Secrétaire Générale des Nations-Unies et Directrice Exécutive Adjointe de l'UNFPA, a exprimé ses remerciements pour l'engagement pris à banir les violences basées sur le genre. " Nous comptons sur votre accompagnement. Nous sommes fiers de travailler en RDC", a-t-elle déclaré.

Pour Docteur Eugène Kongnyuy, Représentant Résident du Fonds des Nations-Unies pour la Population en RDC, l'UNFPA tient à avoir zéro violence basée sur le genre à travers le pays. Il a réaffirmé l'engagement à travailler avec le gouvernement congolais pour assurer la mise en œuvre de la déclaration des chefs traditionnels et religieux sur la lutte contre les VBG.

Junior Ngandu

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Source : https://www.politico.cd/encontinu/2022/11/06/lubumbashi-les-leaders-traditionnels-et-religieux-des-26-provinces-de-la-rdc-sengagent-a-combattre-les-vbg.html/119967/