Le Coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l'Accord-cadre d'Addis-Abeba et Haut Représentant du Chef de l'Etat près le comité d'appui technique du Mécanisme régional de suivi, Claude Ibalanky a accepté de se confier à la presse. Ce, une semaine après de folles rumeurs faisant état de sa mise en résidence surveillée après d'intenses auditions dans les locaux de l'Agence nationale des renseignements. C'est dans son office, en plein centre ville de Kinshasa, que Claude Ibalanky nous a reçu.

En ce mardi 15 novembre, le soleil a déjà tourné le dos à la ville de Kinshasa, mais Claude Ibalanky est toujours dans son bureau de la Gombe, manifestement débordé par des dossiers à traiter en ce temps où les bruits de bottes et d' armes lourdes résonnent dans le Nord-Kivu avec la résurgence du Mouvement du 23 mars. Et pour Claude Ibalanky, qui assure la coordination du Mécanisme national de suivi (MNS), le temps n'est pas de tout repos. Alors que des médias évoquent son assignation à résidence surveillée, Ibalanky nous reçoit dans son bureau, sise avenue de la Justice à quelques encablures de la Maison communale de Gombe.

" Je ne trouve pas d'intérêt de commenter le travail des médias que je respecte sans réserve ", nous lance, d'entrée de jeu, celui que d'aucuns appelent " l'homme à la parole rare ".

Il n'a pas non plus trahi cette réputation quand on lui demande si, effectivement, il a été auditionné par les services des renseignements autour de la récente affaire d' images confidentielles de la Présidence de la République qui se sont retrouvées entre les mains des services rwandais. Depuis la semaine dernière, le coordonnateur de la sécurité interne à la présidence et le responsable du protocole sont aux arrêts à la prison centrale de Makala suite à cette affaire.

" Je ne suis pas tenu de réagir à des polémiques. Il faut retenir que la vérité finit par triompher. Je n'en dirai pas davantage. Car je dois rester à la hauteur de mes fonctions ", nous indique-t-il, dans une serenité assimilable à de la résilience ou à une conscience non chargée.

Récemment, un média de la place avait révélé que Claude Ibalanky n'a pas été autorisé par le directeur de cabinet du chef de l'État, Guylain Nyembo, de se rendre à Nairobi, pour y participer à une série d'activités sur l'Accord-Cadre. A ce sujet aussi, l'homme reste de marbre.

" Je pense que les faits restent sacrés tant que les commentaires sont libres. Le plus important pour moi est de poursuivre mon travail avec davantage de détermination au service de la République dans la loyauté à Son Excellence Monsieur le Président de la République. Le temps reste le meilleur juge ".

Peu après, l'espace d'un bref échange téléphonique, il explique qu'à Nairobi, il s'est agi des réunions programmées plusieurs mois à l'avance.

Entre-temps, dans la capitale congolaise, il y a eu, le week-end, une intense actvité diplomatique marquée notamment par la visite du président angolais Jaôa Lorenço et de l'ancien président Kenyan Uhuru Kenyatta, pour la paix dans l'Est. " Où y avait-il urgence d'actions éventuelles à mener eu égard à mes fonctions? Est-ce à Nairobi ou à Kinshasa? ", s'est-il interrogé.

Claude Ibalanky était déjà signalé le dimanche lors de la célébration à Kinshasa d'une messe d'actions de grâce organisée par le diocèse d'Idiofa. De quoi balayer l'hypothèse d'une résidence surveillée.

En cette période de crise sécuritaire, l'homme ne veut se concentrer à rien d'autre qu'à la recherche de la réflexion stratégique sur la solution au problème.

" Mobilisons-nous davantage autour de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l'Etat pour faire échec aux ennemis de la République et pour gagner le pari de la securité en vue du développement de notre pays aux innombrables potentialités ", invite-t-il ses compatriotes.

Au Mécanisme national de suivi, Ibalanky se dit fier d'avoir initié un Programme de pacification et de stabilisation de l'Est de la RDC et de la Région. Ce programme a été accueilli très favorablement par les chefs d'Etat des pays signataires de l'Accord-cadre d'Addis Abeba réunis en sommet le 24 février dernier dans la capitale congolaise comme le précise son communiqué fiinal consultable sur la toile.

" Nous soutenons les mesures militaires en cours visant à neutraliser tous les groupes armés, surtout le M23, et plaidons pour une conjugaison des mesures militaires et non-militaires. Uni, le peuple congolais sera plus fort que l'armée la plus puissante au monde, et réussira à en finir avec l'insécurité vieille de 30 ans dans l'Est du pays ", croit-il fermement.

Sur ses prétendues affinités avec les autorités rwandaises, Claude Ibalanky se veut rassurant : " J'ai une double casquette. Je suis non seulement coordonnateur du MNS mais aussi Haut Représentant du Chef de l'Etat près le Comité d'appui technique du Mécanisme régional de suivi de l'Accord-cadre d'Addis-Abeba. " Ceci expliquerait, à l'entendre, ses entrées dans les pays de la région, surtout ceux de l'Est de la RDC sans une quelconque affiliation occulte.

" Dans la diplomatie sécuritaire dont relèvent mes fonctions, le boulot est aussi de parler avec tout le monde, y compris les ennemis sans jamais trahir ma loyauté à la Haute hiérarchie ni compromettre la République ", professe Claude Ibalanky, inspiré probablement par Abel Lanzac, ce talentueux diplomate français dont le pseudonyme est sorti de la piste aux étoiles.

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