La consolidation institutionnelle et la stabilisation du pays seraient peut-être à ce prix. Il sera difficile de bâtir une dynamique pour le changement.

Lequel changement nécessite un changement radical des mentalités avant d'évoquer le changement des acteurs et animateurs des institutions.

Le compte à rebours qui a démarré amène avec lui les grandes manœuvres qui le caractérisent.

Si tout va bien, les congolais seront convoqués aux urnes courant décembre 2023.

A ce jour, le calendrier reste inconnu et les spéculations vont bon train au sein de la commission électorale, dans les états-majors des partis politiques ainsi qu'au sein de la société civile.

Tout ceci mis au goût du jour par une presse en ébullition.

D'autant que les candidatures affluent.

Le candidat malheureux de 2018 Martin Fayulu qui ne cesse de s'auto proclamé Président- élu, des anciens Premiers Ministres Matata Ponyo et Adolphe Muzito se sont déjà déclarés candidats à la prochaine présidentielle.

Katumbi piaffe d'impatience de quitter l'union sacrée et se déclarer candidat.

Les nostalgiques du grand Katanga veulent un président du terroir.

La cérémonie médiatisée de la réconciliation des fils du grand Katanga n'est pas anodine.

Kabila et Katumbi s'y étaient serré la main après plus de huit ans de brouille.

Le camp Kabila quant à lui multiplie les consultations.

Il faut avouer que les réformes attendues du système électoral n'ont pas eu lieu pour de mobile de calcul politique.

La commission électorale a changé de direction, la cour constitutionnelle recomposée au goût du pouvoir et voilà tout.

Avec des procédures à la limite de l'irrégularité. Des magistrats inamovibles affectés à des fonctions peu compatibles avec leur carrière.

En effet des juges constitutionnels ont été permutés.

Et le processus électoral est en retard au regard des délais constitutionnels.

La Ceni évoque le manque des ressources. Mais elle souffre encore et toujours d'une crise de légitimité car très politisée.

Certains parlent déjà de glissement. Cette spécialité congolaise qui consiste à proroger le mandat du Président de la République.

Et un des communiqués du ministre de la communication et des médias, porte-parole du gouvernement a retenu l'attention. Il y évoque une non tenue des élections suite à l'insécurité qui prévaut à l'Est du pays.

Il est vrai qu'au vu de la popularité très basse du Chef de l'Etat et surtout un bilan en peau de chagrin, il table plutôt sur cette fameuse théorie de glissement et effectuer quelques concessions à l'opposition.

Le coup de fil du Chef de l'Etat à Martin Fayulu très médiatisé devait porter sur cette question sensible.

On évoque la sollicitation d'un entretien téléphonique du Chef de l'Etat avec son prédécesseur qui aurait reçu une fin de non-recevoir.

De là à organiser des élections dans la précipitation juste pour la forme et bâcler le processus, les contestations ne manqueront pas.

On décrit pèle mêle la crédibilité et la transparence du processus, d'autres disent que les dés sont jetés pendant qu'il y en a qui guettent encore.

Bref, la suspicion règne et des incertitudes existent quant au calendrier et la matérialisation des élections.

Organisées sans un minimum de confiance et de crédibilité, ces élections portent en elles des germes de contestation de violence post électorales.

L'opposition accuse déjà le pouvoir d'avoir une main mise sur toutes les institutions en charge du processus électoral.

Le Président Tshisekedi a beau répété que les élections auront lieu et se tiendront dans les délais, même les observateurs les plus optimistes sont sceptiques.

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/Probable-report-des-elections-en-RD-Congo.html