L'Observatoire de la dépense publique (ODEP) dit avoir constaté que le changement de régime n'a pas changé grand-chose à la mauvaise gestion des finances publiques en République Démocratique du Congo.

Dans son constat, cette organisation de la société civile spécialisée dans le contrôle des finances publiques remarque que l'indiscipline budgétaire, la contagion dans les dépassements des crédits autorisés par le parlement est devenue une culture de gestion de la chose publique.

Il s'agit, d'après l'ODEP, de manière résumée, des dépassements relevés sur les rubriques des dépenses du budget général, sur les budgets annexes et sur les comptes spéciaux.

" De ce qui précède, nous estimons que l'exécution du budget de janvier à septembre 2021 n'a pas été conforme à la loi des finances y afférente. Il y a l'inadéquation entre la vision et la programmation, la budgétisation, l'exécution, le suivi-évaluation. Elle n'a permis ni de créer des richesses ni de promouvoir une croissance économique pro-pauvre ni d'améliorer les conditions sociales de la population", a déploré l'ODEP.

Selon l'ODEP, ce qu'inspirent les dépassements budgétaires sont notamment :

â€" La non crédibilité du budget. Quand comme en 2020 on prévoit un budget de 11 milliards de dollars et qu'on ne mobilise que 3,7 milliards, les plus puissants chercheront à consommer des crédits initiaux mal évalués et les secteurs pro-pauvres vont être sacrifiés;

â€" L'indiscipline budgétaire;

â€" Le non-respect de la procédure de décaissement des fonds selon la chaîne de la dépense;

â€" Le dépassement des allocations budgétaires des institutions et ministères de souveraineté au détriment des ministères à caractère social et économique;

â€" Le déficit du suivi et de contrôle par le Parlement, l'IGF, et la Cour des Comptes dans l'exécution du budget ;

â€" Le manque de poursuites pour sanctionner des personnes impliquées dans le non-respect des procédures ;

â€" Plus des moyens pour les institutions et très peu pour les secteurs pro-pauvres ;

â€" La non prise en compte du principe sacré de la justice distributive ;

â€" La non prise en compte des recommandations de la Société civile pour améliorer la gouvernance budgétaire ;

â€" Le dépassement budgétaire est un indice de probable vol de Fonds Publics et de corruption, pour ne citer ceux-là.

Au regard des dépassements budgétaires pour l'exercice 2021, l'ODEP déplore le fait que le cancer de dépassements signe son entrée dans le secteur de l'Enseignement supérieur et universitaire (ESU).

Dépassements budgétaires aux universités publiques

Dans son rapport, l'ODEP indexe une dizaine d'institutions publiques contaminées par le virus de dépassement budgétaire. Il s'agit notamment:

  • ISAU: 1132921629,67 soit 546,77 %
  • ABA: 1669041865,57 soit 758,19 %
  • IFASIC: 2509733899,67 soit 1 089,71 %
  • INBTP: 4129485220,67 soit 1728, 46 %
  • ISAM: 3193696459,67 soit 1359, 43 %
  • ISC: 7307282191,67 soit 2981,62 %
  • ISTA: 3512822523,67 soit 1485,28 %
  • ISTM: 8796680226,69 soit 3568,97 %
  • ISP: 7059546036,67 soit 2883,93 %
  • ISPT: 845599324,67 soit 433, 46 %
  • ISS: 2740912899,67 soit 1180,88 %
  • UNIKIN: 30986074233,39 soit 3568,53 %
  • UPN: 13216862062,90 soit 8903,85 %

Face à ces dépassements budgétaires, l'ODEP appelle le gouvernement au strict respect du budget tel que voté par le Parlement.

Christian Okende

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