Dans un communiqué rendu public ce samedi 31 décembre, la Force régionale de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) a annoncé qu'après Kibumba, les éléments du M23 commenceront d'ici le 5 janvier de l'année prochaine, un retrait coordonné, séquencé et systématique des zones occupées de Rumagambo ainsi qu'à Kishishe, dans la province du Nord-Kivu.
Après le départ des éléments du M23 de ces zones occupées, la Force régionale de la Communauté d'Afrique de l'Est assure qu'elle déploiera simultanément ses éléments pour reprendre les postes laissés vacants par les terroristes.
" Le commandant de la force a réitéré la nécessité pour toutes les parties au conflit en RDC de l'Est d'observer immédiatement le cessez-le-feu tel que décrit dans le communiqué de Luanda du 23 novembre 2022. Il a appelé à la cessation immédiate des attaques ciblées contre des civils innocents qui continuent de supporter le poids du conflit en cours ", a indiqué ce communiqué dont une copie est parvenue à POLITICO.CD.
Cette même source annonce également que le M23 s'est engagé à se conformer pleinement au communiqué de Luanda sur le retrait total des zones sous leur contrôle vers les zones désignées et à la suite de la décision des chefs des forces de défense de la Communauté de l'Afrique de l'Est du 16 décembre 2022, tenue à Dares Salaam.
Cette décision de retrait fait suite à une réunion entre la délégation de la Force régionale de la Communauté d'Afrique de l'Est, le mécanisme de vérification ad hoc ainsi que celui de vérification conjoint étendu, tenue ce même samedi à Kibumba pour évaluer les progrès du retrait en cours du M23.
Présidée par le commandant de la Force régionale, le major-général Jeff Nyagah, la délégation a reconnu le retrait du M23 de Kibumba et la reprise réussie de la zone par les forces de la Communauté d'Afrique de l'Est comme une étape importante dans la conformité avec le communiqué de Luanda datant du 23 novembre 2022.
" Les parties restent préoccupées par les hostilités en cours contre des civils innocents et par l'absence de cessez-le-feu des parties au conflit, ce qui a entraîné une aggravation de la situation sécuritaire dans l'est de la République démocratique du Congo ", a révélé la même source.
Pour sa part, tout en affirmant que les processus de Luanda et de Nairobi continueront d'aborder les problèmes sous-jacents au conflit dans l'Est du pays, le numéro un de la Force régionale en République démocratique du Congo, le major-général Jeff Nyagah a annoncé qu'une enquête indépendante sur les meurtres commis à Kishishe est inévitable, et que les coupables doivent " être tenus responsables avec une envie à ceux qui se sont enfuis de revenir et de rendre des comptes de l'incident ".
" Les dirigeants locaux doivent prendre la tête de la réinstallation des personnes déplacées à l'intérieur du monde (IDP) dans les zones libérées par le M23 et ensuite occupées par l'EACRF et j'appelle les agences humanitaires à améliorer l'aide aux personnes touchées. Le vandalisme et le pillage de biens appartenant au peuple de l'est de la RDC par n'importe quelle partie doivent être immédiatement arrêtés ", a-t-il renchéri.
Controverse autour du retrait du M23
La Force régionale de la Communauté d'Afrique de l'Est avait pris le 23 décembre dernier, le contrôle de Kibumba, à plus de 20 kilomètres au nord de la ville de Goma, après la sortie du M23 conformément au communiqué du mini-sommet de Luanda du 23 novembre dernier, marquant ainsi une étape importante dans les efforts en cours pour rétablir la paix et la stabilité dans l'est de la RDC.
#RDC Les terroristes du #M23 ont officiellement quitté #Kibumba (à une vingtaine de km de #Goma). Vidéo (DT) de leur retrait â¤µï¸ pic.twitter.com/A8xbxniSHY
â€" POLITICO.CD (@politicocd) December 23, 2022
Malgré ce depart des éléments du M23 de Kibumba, les Forces armées congolaises affirmaient dans une communication faite un jour plus tard que le désengagement annoncé avec pompe par le M23 est un " leurre et une simple opération de publicité pour distraire " les congolais. Selon l'armée congolaise, les unités désengagées de Kibumba allaient renforcer les positions de Tongo avec l'intention manifeste d'occuper Masisi.
#URGENT Pour Les #FARDC le désengagement annoncé avec pompe par le M23 est un " leurre et une simple opération de publicité pour distraire " les Congolais. Les unités désengagées de #KIBUMBA vont renforcer les positions de #TONGO avec l'intention manifeste d'occuper #MASISI. â¤µï¸ pic.twitter.com/WzEdo2FjfE
â€" POLITICO.CD (@politicocd) December 24, 2022
Une délégation de la Force régionale chez Tshisekedi
Le Chef de l'État Félix Tshisekedi avait échangé dans la soirée du 29 décembre dernier, avec une délégation de la Force régionale de la Communauté des États de l'Afrique de l'Est (EAC), à la cité de l'Union africaine.
Au sortir de cette rencontre, le général Jeff Nyagah avait indiqué que cet échange avait essentiellement tourné autour de l'état des lieux de la situation sécuritaire dans la partie Est de la République démocratique du Congo, mais également des réalisations de la Force régionale depuis son déploiement sur le sol congolais.
" Il était question de faire un briefing au chef de l'état sur la situation actuelle sur le terrain des opérations , de ce que nous avons réalisé depuis notre déploiement et également pour lui présenter les nouvelles étapes de nos opérations avec les FARDC et les autres forces de la région ", avait-il déclaré.
Dans le même registre, il avait rappelé que la République démocratique du Congo est un État souverain et qu'il était de bon aloi, de venir recevoir des orientations et des directives auprès du Chef de l'État sur ces opérations menées sur le territoire congolais.
Monge Junior Diama
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