Dans son " Livre Blanc " rendu public vendredi 9 décembre, le gouvernement congolais est revenu sur ce qu'il qualifie de " silence complice " de la part de la communauté internationale ainsi que le régime de notification d'armes lui imposé par le Conseil de sécurité des Nations unies, alors que le pays a grandement besoin de se ravitailler en armes.

" Il y a donc lieu que le Conseil de sécurité mette définitivement fin à cette injustice qui ne s'explique plus du moment où le Rwanda, voire le M23, groupe terroriste, ont les mains libres pour acquérir les armes. De plus, la RDC regrette que la communauté internationale, en général, et le Conseil de sécurité de l'ONU, en particulier, n'arrive à mettre en mouvement les mesures coercitives du Chapitre VII de la Charte pouvant dissuader le Rwanda dans son entreprise agressive continue. Ce silence, s'il n'est pas directement coupable, il est jugé complice ", indique la même source.

En même temps, le gouvernement a révélé que la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), " peine à mettre en œuvre son mandat de protéger la population civile malgré les moyens juridiques et financiers à sa portée quant à ce ". Ainsi, cet échec " patent " est à la base du mouvement de contestation de la population congolaise qui ne jure que par son retrait définitif si elle ne change pas de stratégie face à l'agresseur.

La création d'un tribunal spécial exigée par la RDC

La République démocratique du Congo exige tout d'abord la création d'un Tribunal pénal spécial qui devra avoir une compétence générale et universelle et dont la mission principale sera de " juger tous les criminels présumés sans que le Rwanda ne continue à protéger des criminels " du fait qu'il n'est pas partie au Statut de Rome de la Cour pénale internationale.

Si les tribunaux de ce type ont été créés sous d'autres cieux où il y a eu d'ailleurs moins de victimes qu'elle en a connues, la RDC regrette de constater qu'à chaque fois qu'il s'agit d'elle il y a toujours eu blocage au Conseil de sécurité.

" Pour mettre fin à cette politique de deux poids deux mesures, il est temps d'agir favorablement pour le Congo. Tout en se réservant la compétence juridictionnelle nationale, la RD Congo reste ouverte à l'action de la Cour Pénale Internationale (CPI) dans la poursuite de tous ces crimes relevant de sa compétence à l'encontre de tous les congolais ayant rejoint les agresseurs ", a-t-il renchéri.

Il sied de noter que d'après le gouvernement ce " Livre Blanc ", devra également servir comme élément de base pour des poursuites pénales contre les commanditaires et les auteurs présumés des crimes de droit international établis dont ceux d'agression,de guerre, contre l'humanité et environnementaux. Parallèlement, la République démocratique du Congo " usera de tous les moyens à sa portée pour neutraliser toutes les forces négatives et terroristes en divagation sur son territoire national jusqu'à leur éradication définitive ", a rassuré le gouvernement.

Monge Junior Diama

Cet article Agression dans l'Est: le gouvernement pointe du doigt " le silence complice " de la communauté internationale et l'inefficacité de la Monusco est apparu en premier sur Politico.cd.



Source : https://www.politico.cd/encontinu/2022/12/10/agression-dans-lest-le-gouvernement-pointe-du-doigt-le-silence-complice-de-la-communaute-internationale-et-linefficacite-de-la-monusco.html/123405/