Les fidèles catholiques des paroisses constituant les doyennés du Saint sacrement et de Notre dame de grâce, ont répondu massivement ce dimanche 4 novembre, à l'appel de la marche de protestation contre l'agression rwandaise, lancé par la Communauté épiscopale nationale du Congo (CENCO).
Plusieurs manifestants ont marché de l'Université pédagogique nationale (UPN), jusqu'au point de chute prévue dans l'enceinte l'école Boboto de la paroisse Saint sacrément située dans la commune de Ngaliema.
Lors de sa prise de parole pour s'adresser aux nombreux fidèles venus participer à cette activité, le père Éphrem, représentant du doyenné Notre dame de grâce, a tout d'abord rappelé le contexte dans lequel cette marche a eu lieu, qui reste marqué notamment par la situation sécuritaire inquiétante dans la partie Est de la République, mais également la dénonciation de la communauté internationale qui demeure " complice des auteurs des atrocités pour déstabiliser la RDC ".
" Nous sommes profondément inquiets et préoccupés par la détérioration continue de la situation sécuritaire et humanitaire que traverse notre pays. Répondant à l'appel de nos pères évêques membres de la CENCO, nous avons accepté d'organiser la marche de ce jour du 4 décembre 2022 [â¦] Nous voulons dénoncer à travers notre marche quelques faits saillants qui nous préoccupent au plus haut point, notamment la guerre d'agression imposée à la RDC par le Rwanda voir l'Ouganda, ce sous couvert du mouvement des pays internationaux de déstabilisation tels que la France, les États-Unis, la Belgique et la Grande-Bretagne. Nous dénonçons aussi le comportement de certaines organisations internationales telles que l'ONU, la MONUSCO, l'Union européenne [â¦] Les sacrifices que consentent nos vaillants soldats des FARDC au front nous pousse à les encourager ", a-t-il affirmé devant une foule qui a répondu par des acclamations.
" Que l'État congolais joue pleinement son rôle régalien "
En guise de recommandation, au nom du comité organisateur de cette marche, le père Éphrem, a dans sa lecture du message final, appelé l'État congolais à exécuter les missions qui lui sont conviées, ainsi parmi les recommandations de l'église catholique, il a été demandé à l'État de réorganiser d'une manière profonde les différents services sécuritaires que compte la République démocratique du Congo.
" Vu que l'intégrité territoriale et la souveraineté nationale ne sont pas négociables, nous fidèles de l'archidiocèse de Kinshasa, recommandons ce qui suit : Que l'État congolais joue pleinement son rôle régalien notamment par la restructuration en profondeur de nos services de sécurité. L'intensification du processus de retrait de la MONUSCO de la RDC. Le retrait de l'organisation sous régionale EAC. Non à la mutualisation des groupes armés. La suspension de la participation de la RDC à la Francophonie. La ratification par le Parlement de tous les accords internationaux avant toute signature par l'État ", a-t-il déclaré.
L'appel des princes de l'église à l'unité nationale
Interviewé en exclusivité par POLITICO.CD au terme de cette activité, l'Abbé Coco, curé de la paroisse Sainte Catherine et représentant du doyenné Saint sacrément, a appelé l'ensemble de la population congolaise à l'unité nationale pour soutenir les populations surs de l'Est du pays.
" Le message est simple c'est notre unité nationale que nous défendons. Nous avons des biens chez nous que les autres convoitisent, ils n'ont qu'à venir demander comment le fait tout le monde et non pas à tuer nos compatriotes pour avoir des biens. Nous voulons garder l'unité de notre pays et nous voulons être solidaires avec tous nos frères et surs qui meurent l'acheminement dans l'Est ", a-t-il déclaré.
Pour sa part, le père Éphrem, représentant du doyenné Notre dame de grâce, a invité les congolais au regard de la situation qui devient alarmante, à consentir des efforts pour consolider l'intégrité nationale et la souveraineté de notre pays.
" Nous voulons remercier tout le monde, parce que la marche a été préparé par beaucoup de personnes, beaucoup d'autorités et nous avons relayé le message, il y a eu du répondant en tout cas. Nous avons vu une masse venir et vous avez les images. Rien que pour nos deux doyennés, il y a beaucoup de gens, je m'imagine maintenant pour tout Kinshasa, donc nous remercions vraiment les chrétiens. Il faut qu'il continue comme cela, pour que nous continuons à crier et à prier, et à participer d'une façon ou d'une autre à l'effort pour préserver l'intégrité de notre pays. Les pères évêques ont dit qu'il y a danger, il faut croire à ce message c'est sérieux. Nous sommes en danger, il faut se mettre debout ", a-t-il conclu.
Monge Junior Diama
Cet article Protestation contre l'agression rwandaise : l'État congolais appelé à " restructurer en profondeur les services nationaux de sécurité " est apparu en premier sur Politico.cd.
0 Commentaires