
Ceci est confirmé par le communiqué de la Monusco datant du 7 décembre 2022 : "des violences ont été commises dans le cadre d'une campagne de meurtres suite à des affrontements entre le M23 et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR-FOCA) et des groupes armés Mayi Mayi Mazembe et Nyatura".
Le plus curieux et étonnant sinon le plus révoltant ce que la Monusco avoue ouvertement que l'équipe d'enquêteurs ne s'est pas rendu à Kishishe ni à Bambo. Lieu des événements.
Elle s'est contentée de rester a Rwindi qui se situe à 36 kms de Kishishe et non à 20 kms comme indiqué dans le rapport produit dans la précipitation.
La Monusco tombe encore une fois dans ses travers de manquer de neutralité et de responsabilité.
Un faisceau d'indices indique que la mission onusienne croule sous des contradictions et la partialité.
De là à croire qu'elle cherche à se rabibocher avec le gouvernement, le pas est vite franchi.
Publier un rapport sans descente sur terrain, sans vérification ni confrontation paraît assez léger pour la mission des nations unies qui cède à la manipulation.
En effet, ils ne savent pas si les victimes sont des civils ou des combattants. Mieux, on ne peut exclure que les prétendus témoins soient des belligérants déguisés qui incriminent le M23.
Dans ces combats qui font des dégâts humains, la guerre des chiffres et les manipulations sont des outils de propagande.
Et le gouvernement congolais s'y accroche, dépêche son ministre de la justice à la Haye, décrète trois jours de deuils nationale.
Un épais écran de fumée. Le M23 veut l'écarter tandis que l'opinion s'interroge.
Cette bataille médiatique engagée sur les massacres de Kishishe est un arbre qui cache la forêt.
Mais la réalité et l'actualité est ici, sous nos yeux hagard.
Toute la communauté internationale, société civile, intellectuels et experts ont été stupéfait par le communiqué de la conseillère spéciale des nations pour la prévention du crime de génocide du 30 novembre 2022.
Mme Alice Wairimu Nderuti qui a séjournée pour la deuxième consécutive en RDC du 10 au 13 novembre 2022.
Elle dénonce publiquement dans son communiqué qu'il est établit que des éléments factuels déclencheurs d'atrocités sont présents en RDC. Et des membres de la diaspora. Dans une totale impunité.
La prolifération du discours de haine propagé par des personnalités politiques, des leaders communautaires, des acteurs de la société civile et la diaspora dans une parfaite impunité.
Avec une absence de mécanismes pour y faire face, la politisation de l'identité, les attaques généralisées et systématiques sur la base de l'apparence ethnique.
Ce dernier élément étant constitutif de crime de génocide selon l'article 2 de la convention des nations unies sur la prévention et la répression du crime de génocide de 1948.
C'est ici qu'on attendrait une réaction musclée de la Monusco. Qu'elle hisse le drapeau du . Non et c'est dommage.
A Kanyarushinya ce matin, la population remontée contre la Monusco a empêché son cortège d'emprunter la route de Goma vers Rutshuru. C'est dire l'image dégradée de la mission dans l'opinion.
Des questions préalables s'imposent pour éviter le piège de la propagande et la désinformation.
Une fois la stupeur passée, peut-on trouver les clés et lever le doute sur cette guerre macabre des chiffres et des morts.
Qui pour transfigurer la réalité de terrain et se plonger dans l'indicible d'une RDC qui s'enfonce chaque jour encore plus.
Mais la gravite de la situation mérite qu'on nomme les choses, parfois avec brutalité, contre ces silences et ces contres vérités.
La Monusco aurait dû savoir que la veille de l'attaque, une réunion publique s'était tenue par les miliciens à Kicanga non loin de Kishishe par le Général Janvier Kareri avec la logistique, des jeeps estampillées FARDC.
Le jour d'après, les Nyatura perdent un des leurs, le Général Jeff en rivalité avec le Général Nyeganyega et des dégâts collatéraux emportent des escortes des généraux et des miliciens et occasionnent le déplacement de la population.
Mais ledit Général Nyeganyega ne survivra pas non plus dans ce règlement de comptes entre alliés.
Entre en jeu presque simultanément le chef de l'Apareco FF Sendugu Museveni, officiellement allié de Kinshasa qui se félicite dans un audio publié sur les réseaux sociaux d'avoir repris Kishishe au M23.
Il encourage ses ouilles à prendre Bambo, Tongo, et Karengera.
Au même moment, une attaque des mayi mayi est enregistrée dans le Minembwe contre les banyamulenge. Obligeant sa délégation de suspendre sa participation aux pourparlers de Nairobi.
C'est pour déjouer ces amalgames intéressés qu'il faut dénoncer ces écrans de fumées.
Quand on jouit du privilège de disposer d'une mémoire qui à traverser les années dans cette région mouvementée et vivre ce présent angoissant et pourvoyeur de gestes, paroles et images de la violence extrême.
Sans ménager ceux, condescendants et d'autres que le statu quo voire le recours au bouc émissaire arrange à plus d'un titre. Et ils sont nombreux.
Et porter la conviction profonde qu'un autre son de cloche peut soulager, briser la solitude sinon changer le cours de l'histoire, fut-elle individuelle.
L'engagement du M23 porte l'espérance de toute une communauté qui réclame le respect de ses droits. Dont la privation n'est ressentie que par ceux qui en font l'objet.

Tite Gatabazi
Source : https://fr.igihe.com/RDC-Kishishe-cet-arbre-qui-cache-la-foret.html
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