Le tribunal de garnison de Kinshasa/Gombe siégeant à la prison militaire de Ndolo a renvoyé mercredi, pour la énième fois, l'audience foraine se rapportant à l'assassinat de l'ambassadeur d'Italie en RDC, Luca Attanasio, le 22 février 2021, près de la ville de Goma.
" L'audience est reportée au 14 décembre prochain, afin de permettre à la défense d'entrer en possession du reste des éléments du dossier, et au tribunal de procéder à une commission rogatoire pour vérifier les faits avancés par le prévenu ", a décidé le tribunal vis-à-vis du prévenu Bahati Kiboko, l'un des co-auteurs accusés du meurtre du diplomate.
" Cette femme ment. Je n'ai pas tué l'ambassadeur. Cette dénonciation est une combine orchestrée par elle et son amant (un colonel de Goma) qui veulent me ravir ma propriété. Je me trouvais en prison le jour où l'ambassadeur a été tué. Comment je l'aurais tué ?", s'est interrogé le prévenu, rejetant en bloc toutes les dénonciations faites par sa femme et rapportées dans le procès-verbal établi par l'Officier de police judiciaire (OPJ) près le Parquet de Goma.
L'épouse du prévenu accuse celui-ci d'avoir tué l'ambassadeur et le taxe de récidiviste, habitué à commettre de crimes de kidnapping.
Elle a vu son mari ramener trois téléphones portables et un ordinateur, le 22 février 2021, et les avoir vendus quelques jours après à un monsieur non autrement identifié vivant à Bukavu,rapporte-t-on.
A cette allégation, le Ministère public a soutenu que l'Organisation internationale de police criminelle (Interpol) du Rwanda a versé des éléments concordant avec le témoignage de Madame Bahati (épouse du prévenu).
En effet, les trois téléphones et l'ordinateur qui appartiendraient à l'ambassadeur et à son chauffeur ont été retrouvés auprès de Murhala Kabange, qui se trouve à Bukavu.
Six personnes poursuivies
Six personnes sont poursuivies pour l'assassinat de Luca Attanasio, de son garde du corps italien, le carabinier Vittorio Iacovacci, et d'un chauffeur congolais du Programme alimentaire mondial (PAM), Mustapha Milambo, fait-on savoir.
Les trois hommes avaient été tués par balles après être tombés dans une embuscade aux abords du parc national des Virunga, dans le Nord-Kivu, province de l'Est de la RDC en proie depuis près de 30 ans aux violences de groupes armés.
Quatre autres jeunes hommes, dont Prince Marco Shimiyimana comparaissent dans cette affaire, depuis le 12 octobre 2022, devant ce tribunal militaire de garnison dans l'enceinte de la prison militaire de Ndolo, où ils sont détenus.
Une sixième personne, en cavale, est jugée par défaut. Tous sont accusés de " meurtre, association des malfaiteurs, détention illégale d'armes et munitions de guerre ", note-t-on.
Avec ACP
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