C'est depuis le 24 décembre dernier, que le processus d'identification et d'enrôlement des électeurs a été officiellement lancé par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dans les provinces de Kinshasa, du Kwango, du Kwilu, du Mai-ndombe, de l'Equateur, de la Mongala, du Nord et Sud-Ubangi et de la Tshuapa.

Lors du lancement de cette opération, malgré les assurances données par le président de la commission électorale Dénis Kadima, quant au bon déroulement du début de ce processus, quelques électeurs ont rencontré des soucis dans plusieurs centres de la CENI, pour diverses raisons dont principalement le non-équipement de ces centres.

En réaction à cette situation néfaste, le président du parti Engagement pour la citoyenneté et le développement (ECiDé) Martin Fayulu, son homologue du Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD), Agustin Matata Ponyo ainsi que le lauréat du Prix Nobel de la paix 2018, le docteur Dénis Mukwege, ont dans une déclaration commune faite ce lundi 26 décembre, fustigé le " désordre " observé lors du lancement de ce processus d'enrôlement des électeurs, caractérisé selon eux par " l'impréparation, le non-équipement de plusieurs centres d'inscription et l'amateurisme constatés dans le chef de plusieurs agents affectés dans ces centres préfigurent le chaos électoral ".

Dans la même logique d'idées, le trio Fayulu-Matata-Mukwege a ouvertement accusé la CENI du gonflement de nombre d'électeurs et de sièges dans l'espace Grand Kasaï. Une accusation qui se s'explique d'après eux, du fait que le nombre de kits d'enrôlement par rapport à la population soit significativement élevé dans cette partie de la République.

" Pourtant, il n'est un secret pour personne qu'à cause de l'exode rural et d'autres raisons, cet espace géographique de notre pays se vide de ses habitants au profit d'autres provinces. Comment expliquer par exemple que la province du Kasaï Central puisse être dotée de 1432 kits d'enrôlement et celle du Nord-Kivu de 1663 kits alors que cette dernière province est deux fois plus peuplée que le Kasaï Central ? ", se sont-ils interrogés dans leur déclaration commune.

Cette prise de position, rencontre celle qu'avait déjà précédemment l'opposant Martin Fayulu, il y a quelques semaines à propos du processus d'enrôlement des électeurs en République démocratique du Congo. Dans une communication faite récemment, l'ex-candidat à la présidentielle de 2018, accusait la CENI, d'avoir l'intention d'augmenter le nombre de centres d'enrôlement " pour faciliter la fraude ".

" La première étape de la stratégie de la CENI dans la mise en œuvre de la fraude en RDC est de gonfler le nombre d'électeurs dans les provinces où la contestation sera minime et réduire le poids de l'électorat dans les autres provinces ", déclarait Martin Fayulu.

Les mêmes accusations ont été portées par le Rassemblement des députés katangais (RDK), qui soupçonnait depuis le 1er décembre dernier, la CENI de préparer " une fraude électorale à grande échelle en 2023, en augmentant le nombre de centres d'identification et enrôlement des électeurs dans l'espace Kasaï et leur diminution à Kinshasa et dans le Grand-Kivu ".

Des accusations rejetées en bloc

Intervenant sur les antennes de Top Congo FM, le 23 décembre dernier, le président de la CENI, Dénis Kadima a démenti, chiffres à l'appui, toutes les accusations relatives au gonflement du nombre de centres d'enrôlement des électeurs et à la préparation d'une fraude électorale en 2023.

" Ils ont dit qu'à Kinshasa, on a diminué alors que Kinshasa est devenu numéro un. Ils ont dit qu'on a diminué au Bandundu. Par exemple, Kwilu est numéro deux. Voilà nous avons en réalité réduit dans aucune province. Si, vous prenez le nombre de centres d'inscription de 2016 et 2018, vous allez vous rendre compte qu'aucune province n'a connu de réduction ", déclarait-il

Avant d'ajouter que cette histoire de réduction au Katanga, est totalement fausse. Car, il y avait 359 centres d'inscriptions dans le Haut-Katanga à l'époque, aujourd'hui ils sont à un peu plus de 550.

Par ailleurs, tout en accusant quelques politiciens congolais de " mauvaise foi ", le numéro un de la centrale électorale a expliqué que l'augmentation du nombre de centres d'enrôlement dans l'espace Kasaï, s'est faite en fonction d'un certain nombre de critères.

" Il y a la démographie et la géographie. Effectivement, nous avons trouvé qu'il y avait lieu, à l'instar d'autres provinces, d'augmenter le nombre des centres d'inscription […] Mais on ne peut pas dire que ce nombre là vise une quelconque fraude parce que c'est quand-même une grande région du pays assez peuplée ", renchérissait-il.

Monge Junior Diama

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Source : https://www.politico.cd/la-rdc-a-la-une/2022/12/26/rdc-malgre-le-dementi-de-kadima-la-ceni-accusee-par-fayulu-matata-et-mukwege-de-gonfler-le-nombre-delecteurs-dans-le-grand-kasai.html/124758/