Alors que le Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l'Homme (BCNUDH) et la mission de l'ONU en RDC annonçaient en décembre que 131 civils ont été tués par le M23 à Kishishe et Bambo, un nouveau rapport des experts de l'ONU révèle que plusieurs tueries collectives ont eu lieu dans les localités de Ruvumu et de Ruseke.

Selon le Groupe d'experts des Nations-Unies, des tueries collectives ont été commises dans les localités de Ruvumu et Ruseke, respectivement le 21 juin et le 1er juillet 2022. Ce rapport dénombre au moins 21 civils exécutés sommairement ou abattus par le M23, dont des femmes et des enfants.

Plusieurs survivants et témoins indiquent que tout ces hommes armés portés des tenues militaires différentes de celle des FARDC et tous parlaient le Kinyarwanda.

" Les survivants ont indiqué que les combattants portaient des tenues militaires, décrites par certains comme neuves et différentes des uniformes des FARDC, ainsi que des casques et des gilets pare-balles, et que tous étaient armés et parlaient le kinyarwanda. Une personne ayant survécu au massacre de Ruseke a décrit avoir vu le drapeau rwandais sur les épaulettes de certains soldats en uniforme auteurs des tueries ", expliquent dans leur rapport, les experts des Nations unies.

Dans ce document examiné par le Conseil de sécurité en décembre dernier,  les pillages, les vols, les extorsions, les enlèvements, les tortures, les viols et les meurtres ont été fréquents dans le territoire de Rutshuru, en particulier dans les zones occupées par le M23, qui ont souvent exercés ses actions en représailles contre des civils déplacés qui tentaient de rejoindre leurs champs.

" Le M23 a souvent exercé des représailles contre des civils déplacés qui se rendaient dans leurs champs situés dans les zones qu'il contrôlait, les accusant de collaboration avec les FARDC ou d'espionnage. Ces civils ont souvent été emprisonnés dans divers camps du M23 et battus, parfois à mort ", notent les experts.

Certaines sources citées par les experts de l'ONU indiquent que des hommes en uniforme avaient violé des femmes qui se rendaient dans leurs champs dans des zones contrôlés par le M23.

" Le M23 a pillé des centres médicaux dans les zones qu'il contrôlait, à la recherche de fournitures médicales. Les combattants ont aussi systématiquement pillé les récoltes sur pied et les ont transportées dans leurs camps, notamment à Tshanzu. Ils ont forcé des civils, y compris des femmes et des enfants, à travailler dans les champs ou à effectuer des corvées ", relatent les experts de l'ONU.

Notons que dans ce même rapport, les experts de Nations unies pointent la responsabilité du Rwanda dans sa collaboration avec le M23. Accusation que récuse toujours Kigali malgré des nombreuses condamnations venant des chancelleries occidentales.

David MuKendi

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