Le colonel des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), Alain Mbayo a annoncé depuis le week-end dernier, la fin des opérations militaires dans les territoires de Kwamouth et Bagata, respectivement situés dans les provinces du Maï-Ndombe et du Kwilu.

A en croire ses propos, la raison de cet arrêt des opérations militaires est le retour au calme dans le territoire de Kwamouth en province du Maï-Ndombe qui était en proie de l'insécurité depuis plus de 6 mois, de même pour le territoire de Bagata situé dans la province du Kwilu.

" Vous nous avez vu sur terrain, nous étions à Kwamouth, à Wamba, à Fatundu, à Bagata, où nous avons travaillé sur instruction de la hiérarchie et maintenant nous avons mis fin à cette aventure. Et maintenant, nous sommes à la phase de développement. Je peux rassurer la population qu'il y a maintenant la paix, et nous devons maintenant tourner la page ", a déclaré l'officier de l'armée nationale dans des propos rapportés par la radio onusienne.

Néanmoins, il a ajouté qu'en cas de problèmes, la population est appelée à collaborer avec l'armée nationale pour qu'elle puisse mettre définitivement fin à l'insécurité dans cette partie du territoire national.

Cette thèse du retour au calme dans ces zones en proie des conflits communautaires a été confirmée par Martin Gabia, chef du secteur de Wamba, dans le territoire de Bagata, qui a affirmé " qu'il y a accalmie dans cette partie de la province du Kwilu ".

" A Kwamouth jusque-là, il n'y a pas de paix "

Malgré les assurances données par les autorités militaires et politico-administratives, les voix continuent de s'élever au niveau local pour dénoncer l'insécurité qui sévit encore dans les différentes zones du grand Bandundu en conflit intercommunautaire.

Joint par la radio onusienne le 1er janvier dernier, le député provincial David Bisaka, élu de Kwamouth a accusé les hommes armés du meurtre de trois civils au village Kinsele, après plus de trois mois des opérations militaires à Mai-Ndombe et Bagata.

Selon cet élu du Kwamouth, la paix n'est pas encore totalement rétablie dans son territoire.

" Ils ont mis fin aux opérations militaires, mais hier, il y a eu trois morts à Kinsele. A Kwamouth jusque-là, il n'y a pas la paix tellement que le sang coule ", a-t-il indiqué.

La complexité de la situation

C'est depuis le mois de juin 2022 que les hostilités de ce conflit ont débuté dans le territoire de Kwamouth, avant d'atteindre plus tard au mois de septembre de la même année, Bagata.

D'après les derniers bilans présentés par les autorités provinciales de la province de Kwilu, à ce jour, la ville de Bandundu compte plus de 9.000 personnes déplacées fuyant les violences, issues des territoires de Kwamouth et de Bagata.

Après avoir séjourné pendant plus de 10 jours dans le grand Bandundu afin de s'enquérir de la situation sur terrain, le Cardinal Fridolin Ambongo, Archevêque métropolitain de Kinshasa, affirmait en octobre 2022, que la situation était délicate à Kwamouth et dépassait l'entendement ainsi que la réalité.

" La réalité est beaucoup plus complexe qu'on ne le croit. Plusieurs groupes ethniques de la République démocratique du Congo sont impliqués dans ce conflit à Kwamouth […] Même si les Yaka sont majoritaires, dans cette contrée, ce n'est pas un conflit ethnique, c'est un conflit autour de la gestion des fermes et des plantations que les autres ont acheté aux Teke ou qu'ils sont en train de louer aux Teke ", déclarait-il.

#RDC Conflit communautaire dans l'ex Bandundu : Le Cardinal Ambongo appelle au renforcement de l'autorité de l'État a Kwamouth https://t.co/oAkw3QjJcJ

â€" POLITICO.CD (@politicocd) October 22, 2022

Dans cette optique, il avait par la même occasion appelé les autorités à multiplier les efforts afin d'éradiquer ce conflit, qui en même temps constituait une menace pour la ville province de Kinshasa au regard de sa proximité avec la partie sud-ouest de l'ex-province du Bandundu.

" Si on n'y prend pas garde ce conflit finira par atteindre Kinshasa. Kwamouth n'est pas loin, c'est juste ici. Quand vous êtes ici, à partir de l'aéroport de Ndjili, toutes les terres qui sont là, au-delà, ce sont les terres des Bateke. Vers le centre-ville, ce sont les terres des Humbus qui sont aussi les cousins des Teke. Vous risquez d'avoir les répercussions de ce qui se passe à Kwamouth dans la ville de Kinshasa ", renchérissait-il.

La province du Mai-Ndombe n'est pas à son premier conflit intercommunautaire, en décembre 2018, cette province était déjà le théâtre d'un conflit communautaire entre les membres des ethnies Tende et Nunu, dans le territoire de Yumbi. Causant, d'après un rapport des Nations unies présenté plus tard, la mort d'au moins 500 personnes.

Monge Junior Diama

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