La RDC est fragilisée par des décennies de crises multiformes. Les Congolais avant tout les premiers responsables des maux qui rongent leur pays. Qu'est ce qui n'a pas été révélé par la Conférence Nationale Souveraine pour s'en convaincre.

Ce constat s'adressait-il aux Rwandais ou aux Congolais ?

Le discours ambiant du pouvoir actuel Congolais fait porter au Rwanda les causes de tous les maux dont souffre le Congo.

Non seulement c'est faux, c'est malhonnête, irresponsable et injuste !

Même la communauté internationale, en particulier les pays occidentaux, pour des mobiles d'intérêts partisans, adoptent l'imputation de ces maux qui ravagent le Congo au Rwanda.

Cette conjonction interroge !

Ces raccourcis qui mettent les problèmes du Congo sur le dos du Rwanda relèvent soit de la malhonnêteté intellectuelle pour certains, soit d'une fuite de responsabilité pour les autres, voire même la manifestation d'une volonté de maintenir le Congo dans le chaos.

Sinon, comment expliquer qu'un pays qui croule sous la corruption endémique, des détournements massifs de fonds, la mauvaise gouvernance à tous les étages du pays soit déchargée de ses responsabilité au détriment du Rwanda.

Est-ce le Rwanda qui instruit les autorités congolaises de voler l'argent public, d'utiliser cet argent à des fins personnelles ?

Et ces fléaux existe depuis le temps de Mobutu !

La RDC dispose de quarante routes nationales non asphaltées, délabrées pour la plupart, sans éclairage public, à certains endroits, les ponts ont cédé et rendent l'accessibilité impossible.

Dans les provinces, les routes existantes sont pour la plupart impraticables, on parle, vous savez bien, des routes de l'impossible !

On a vu les cortèges présidentiels s'embourber à cause de l'état impraticable de routes.

En Novembre 2013 lorsque le Président Kabila partait de Kisangani vers Bunia, et plus récemment celui de Tshisekedi qui se rendait dans le Kasaï, en décembre 2021.

Etait-ce là aussi du fait du Rwanda que les présidents congolais tentent le diable et empruntent consciemment des routes aussi délabrées dans ces contrées oubliées par les autorités corrompues du pays ?

Il y a du cynisme dans cet exhibitionnisme des Chefs d'Etats Congolais envers la population qui souffre en pratiquant ces routes au quotidien depuis des décennies.

Ces accusations malveillantes interrogent et inquiètent !

Qui ne s'est pas étouffé de rire au mois de Septembre 2022, lorsque Mme Hurlaine Badila Mosengo, député national a inauguré un semblant de pont qui s'est écroulé lors de cette même cérémonie, pour le moins ridicule, qui s'est déroulée dans la Commune de Mont Ngafula.

Faut-il aussi accuser le Rwanda d'avoir construit ce bricolage digne d'un élève du primaire et saboté cette inauguration en grande pompe qui a tourné au fiasco en direct ?

Tiens, malgré le potentiel gigantesque dans la production de l'énergie, ou le seul fleuve Congo peut produire jusqu'à 30.000 MW, c'est-à- dire la capacité d'alimenter tout le pays et même les riverains, la RDC n'arrive même pas à alimenter la capitale Kinshasa qui bourdonne sans arrêt de jour comme de nuit au rythme des groupes électrogènes dans les quartiers huppés.

Il n'est pas normal, que dans un pays aussi riche, seuls 19% des citoyens aient accès à l'électricité ?

Peut-être que le Rwanda devra là aussi s'en expliquer !

Et pourtant dans cette galère d'énergie, la RDC devrait être reconnaissante.

Que ce serait-il passé si après l'éruption du Nyiragongo, le Rwanda s'était abstenu de construire en urgence une ligne électrique de 11,3 km pour fournir de l'électricité à la ville sinistrée de Goma ?

Combien de nourrissons qui allaient perdre la vie dans le peu de couveuses disponibles dans les hôpitaux de Goma ?

Combien de femmes auraient été privées d'accouchement ? Combien d'actes de chirurgie ? Etc… Et si le Rwanda n'envoyait pas plus de 100.000 litres d'eau potable à Goma par jour ?

Peut-être qu'on allait assister à une nouvelle catastrophe humanitaire des victimes de choléra et autres maladies.

Faut-il rendre le Rwanda responsable de l'insuffisance des écoles et le non payement des enseignants, sans parler des infrastructures écolières qui laissent à désirer en République Démocratique du Congo ?

Pour s'éloigner un peu de l'Est à problème, comment expliquer que pour une population de plus de 10 millions d'habitants au Kasaï, seuls 4,6% arrive à finir l'école secondaire.

En passant sous silence le nombre impressionnant des décrochages des adolescents congolais, des classes surchargées, du manque criant de matériel didactique et des conditions épouvantables d'apprentissage.

Sans parler de l'Equateur, du Bandundu, du Bas Congo et ailleurs. Les structures hospitalières ne sont pas en reste au Congo.

L'accès aux soins de santé en RDC est de l'ordre du parcours de combattant. Beaucoup de structures de santé ne sont pas opérationnelles.

A Kinshasa, la capitale du pays, 70% des kinois manquent cruellement de toilettes. Ils font leurs besoins à l'air libre.

Que faut-il penser des provinces. Là aussi, on n'ose pas encore dégager des responsabilités.

Kinshasa manque de système d'assainissement des eaux usées et la moindre pluie entraîne des inondations, des éboulements et des victimes.

Pendant ce temps, les autorités regardent ailleurs.

Aux yeux des Congolais, le Rwanda devrait s'expliquer et probablement encourir des sanctions au motif que sur 10.000 personnes, il y a 0,2 médecins en RDC. Ce qui est dérisoire, j'en conviens. Mais à qui la faute ?

La corruption a élu domicile prioritairement à la Présidence de la République. Pas une semaine sans que l'opinion ne soit choquée des méthodes mafieuses des proches du Président Tshisekedi.

Le dossier 100 jours et les millions de dollars volatilisés sans suite car les responsables, Vital Kamerhe et Samih Jammal, ont été acquittés sur ordre de la Présidence.

Le conseiller stratégique du Président, Vidiye Tshimanga s'est fait prendre la main dans le sac.

Expliquant qu'il s'occupe personnellement du blanchiment de l'argent du Président. Normal en RDC.

L'institutionnalisation de la corruption remonte au temps de Mobutu. Le fait qu'elle paralyse tous les secteurs de la vie nationale, peut-il être de la faute du Rwanda ?

Cette communauté internationale qui a dévoilé le Congo Hold Up avec ses milliards des dollars disparus des caisses de l'Etat a sûrement oublié d'insérer le Rwanda dans les opérations de détournements des deniers publics en RDC.

Devant les Congolais, qui doit être comptable des 15 milliards de dollars qu'on dérobe des caisses de l'Etat chaque année du fait de la corruption, des fraudes fiscales, et de la malversation.

Peut-être là encore le Rwanda !

Cette propagande, la désinformation et les contre-vérités qui pullulent dans les instances internationales et qui rendent le Rwanda responsable des maladies chroniques de la RDC cherche à distraire non seulement la population congolaise mais aussi à trouver un bouc émissaire expiatoire des causes réelles de ces problèmes.

La paralysie des services congolais de sécurité est un secret de polichinelle. Les FARDC se caractérisent par les magouilles et la mafia. On y retrouve le gonflement des effectifs, le détournement des salaires des militaires, des équipements.

Les vols, viols, massacres des civils sont l'apanage des militaires Congolais. Et pourtant, toute honte bue, on la présente comme la huitième armée la plus forte en Afrique ! Une blague de mauvais goût !

Personne n'arrive à expliquer la logique derrière la huitième armée Africaine incapable de combattre au point de solliciter l'appui militaire des groupes armées comme les FDLR, Nyatura, Mai Mai, CODECO…

Parmi les 130 groupes armés répertoriés à l'Est du pays, bon nombre sont sans revendications politiques, mais sont au service des généraux, députés et leaders locaux dans le trafic illicite des matières premières.

Ceci est suffisamment documenté mais ne soulève pas l'indignation des donneurs de leçons.

Quand bien même on ne le dit pas, c'est une épine dans la sécurité à l'Est du pays. Le bouc émissaire est connu et pas besoin de se casser la tête. Quelle paresse intellectuelle !

Actuellement, en RDC s'est développé un discours de haine qui stigmatise les tutsis congolais allant jusqu'aux actes de génocide.

On mange la chaire de Tutsis dans des actes de cannibalisme en RDC au 21e siècle, figurez-vous !

Le silence assourdissant de la communauté internationale sur cette question brûlante est ahurissant.

Pendant que les FARDC auraient pu protéger la population, elles les persécutent, les pillent, les violent, les massacrent et s'abstiennent d'intervenir lors des meurtres des tutsis congolais.

Ceci justifie l'existence du groupes rebelle aux revendications politiques justifiées, le M23 qui revendique la protection des tutsis congolais des persécutions.

Cet aveuglement de la communauté internationale les pousse jusqu'à accuser le Rwanda de soutien au dit M23 et de réclamer des sanctions.

Cette fuite en avant et la désignation du Rwanda comme agresseur vient faire diversion sur des intérêts colossaux pour certains et le dédouanement des responsabilités accablantes pour d'autres.

Ce qui ne résout pas jusque-là les problèmes. Bien au contraire. Si ce n'est pas la mauvaise foi, qu'est-ce que ça bien être !

Cette cécité de la communauté internationale vient jeter un écran de fumée sur les multinationales qui opèrent en RDC et engrangent des bénéfices pour les puissances occidentales.

Et même que certains d'entre eux ont une lourde responsabilité dans les maux qui rongent la RDC depuis la nuit des temps.

Le Roi Léopold II a exploité le Congo au prix de plus de dix millions de morts Congolais, massacrés impitoyablement par les colons Belges.

Sans compter d'autres millions à qui on amputa les bras au motif d'insuffisance en productivité dans l'exploitation de mines et du caoutchouc. Quelle cruauté.

N'eut été la RDC, que serait la Belgique ? Quelle autorité congolaise, quelle association, quel collectif a eu le courage de porter le contentieux Belgo-Congolais devant les instances judiciaires ? Bande de lâches.

Paul Kagame n'était pas encore né lorsque les colonisateurs se partagèrent l'Afrique, cette tare de la RDC lui colle à la peau bien malgré lui.

Pendant que les occidentaux refusent de reconnaître leurs responsabilités dans le passé trouble de la RDC, voire même les atrocités actuelles, ils envoient leurs échecs de solution durable à la face du Président Paul Kagame. La Monusco en est l'illustration.

La RDC a signé des contrats d'une valeur de 300 milliards de dollars avec différentes entreprises occidentales dont le Canada, les USA, la Suisse, Grande Bretagne, Luxembourg, Chine pour l'exploitation de minerais.

Est-ce que les congolais savent que le pays ne reçoit que 3% des bénéfices. Et ces 3%, comment sont-ils affectés ?

A titre d'illustration, de l'aveu même du Président Tshisekedi, entre 2010 et 2014, les entreprises minières et pétrolières ont mobilisé des revenues de 48.5 milliards de dollars alors que la RDC n'en a reçu que 6.9 milliards USD de revenu.

Où sont passés les 41.6 milliards USD ? Mais Où ? Ici est le nœud du problème qui devait attirer l'attention du Congolais.

Comprendre ceci permet de saisir la posture de certains en occident. Pour ceux qui l'ignorent, ces sommes sont entre les mains des occidentaux. Eux se battent pour préserver leurs entreprises, les emplois et les recettes chez eux au prix des mensonges, diffamations et des contre-vérités qu'ils vendent aux congolais à bas prix.

C'est impressionnant, l'ampleur du refoulement face aux causes profondes et réelles des crises de la RDC doublé de l'incapacité à regarder l'histoire en face.

C'est eux qui exploitent la RDC et qui en constituent la plaie et viennent se défausser sur le Rwanda.

Honte à eux, ces hypocrites ! Pour cela, ils mobilisent des cabinets de lobbies, la presse pour faire porter le chapeau au Rwanda.

A titre d'exemple, le 11 Mars 2022, le Ministère de la Communication, que dirige Patrick Muyaya, a conclu un contrat d'un an avec Ballard Partners, une puissante firme fondée en Floride, pour un montant de de près d'un million de dollars pour un travail de lobbying.

Il suffit de suivre Alain Foka, un vendu, qui diffuse la propagande et la rhétorique du camp Tshisekedi, ainsi que des médias tel que RFI, France 24 et autres, dont la ligne éditoriale est connue pour son hostilité vis à vis du Rwanda.

Ajoutez à cela, un aréopage de lobbyistes au service des intérêts obscurs qui alimentent la défiance vis -à- vis du Rwanda.

On y sent mécaniquement le harcèlement du Rwanda pour conserver les intérêts des occidentaux en RDC et distraire l'opinion publique.

Les congolais ont trop souffert. Il est temps qu'ils regardent leur réalité en face et abandonnent la propagande et la falsification des faits.

Qu'ils prennent à bras le corps les causes structurelles des problèmes et abandonnent le raccourci du bouc émissaire.

Le Rwanda dit non au bal des hypocrites au chevet de la RDC et invite a l'auscultation des causes structurelles des crises, sans faux fuyant, pour apporter des solutions durables.

Tshisekedi



Source : https://fr.igihe.com/Le-bal-des-hypocrites-au-chevet-de-la-RDC.html