En exclusivité pour IGIHE, Alain Mukuralinda a déclaré que Tshisekedi essaie de maintenir l'Est du pays dans le chaos pour empêcher la tenue des prochaines élections. Il indique que ce n'est pas la toute première fois que Kinshasa joue à la fourberie.

Par ici, l'intégralité de cette interview :

IGIHE : Ce samedi 4 février 2023, s'est tenu un sommet extraordinaire des chefs d'État membres de l'EAC. Un communiqué a été publié après le sommet, mais quelques heures plus tard, le gouvernement congolais a publié un autre communiqué. Lequel des deux prendriez-vous ?

Alain Mukuralinda : Nous devons croire en ce que les chefs d'Etat membres de l'EAC ont signé, y compris le président de la République Démocratique du Congo. Parce que lui également a paraphé le document et il l'a signé. C'est en ça que nous devons croire jusqu'à ce qu'on démontre que les décisions qui y ont été prises n'ont pas été appliquées. Donc la communauté aura été incompétente.

Après le sommet, Tshisekedi s'est précipité pour donner des ordres au commandant de la force régionale de l'EAC. Pouvons-nous affirmer que Tshisekedi n'était pas d'accord avec les résultats qui en sortiraient ?

Non ! Pour eux, l'interprétation qu'il faut est que l'esprit de la résolution de Luanda est d'attaquer directement le M23 ainsi que d'autres groupes armés qu'il n'en parle pas.

Mais ce n'est pas ce qui est écrit, qui a été décidé !

Ce qui a été décidé est que si la force s'installe, et que, prenons l'exemple : le M23 doit déposer les armes, d'abord cessez-le-feu, déposer les armes, quitter les lieux et aller dans le cantonnement qui a été prévu en RDC. Si le M23 ne s'exécute pas, le facilitateur va faire un rapport auprès de l'Etat. Il pourra alors demander d'attaquer, donc d'utiliser la force. Mais la résolution n'a jamais dit que la force sera utilisée automatiquement.

Est-ce que ces manifestations contre la force régionale organisées par la société civile ne constituent pas un grand défi pour la réussite de sa mission ?

Attends ! On dit qu'elles sont organisées par la société civile, mais nous avons des informations vérifiées comme quoi ce sont des autorités militaires.

N'oubliez pas que c'est dans des zones qu'on a déclaré en état de siège. Donc c'est contradictoire ! Dans des zones en état de siège je ne vois pas comment il pourrait y avoir des manifestations. Alors si la population manifeste contre la force régionale, le gouvernement congolais ne serait pas en train d'aider cette force régionale.

Comment en est-il arrivé que des officiers Rwandais intègrent la force régionale, alors que la RDC n'en voulait pas depuis le début ?

Au départ c'était clair, le gouvernement congolais ne voulait pas la participation des Forces Armées Rwandaises, des hommes de troupe.

Il ne voulait pas et le Rwanda était d'accord. Mais ils n'ont jamais parlé des militaires au niveau du commandement. Là ils ont accepté, ils ont signé. C'est suite à l'incident dernier qui a eu lieu, quand l'avion de chasse congolaise a violé l'espace aérien du Rwanda, et que le Rwanda a tiré sur celui-ci.

Le secrétariat de la communauté leur a dit de lui écrire pour lui donner des explications. La procédure exige que si vous voulez renvoyer quelqu'un vous passer par la communauté et vous ne prenez pas la décision d'une façon unilatérale pour le renvoyer.

Dans le communiqué sanctionnant la fin du sommet, les groupes armés sont appelés à quitter le territoire congolais. Parmi ces groupes figure les FDLR ; un groupe terroriste accusé de participation au génocide contre les Tutsi de 1994. S'ils décident de revenir, comment est-ce que vous vous préparez à les accueillir ?

Écoutes, il n'y a rien de nouveau, parce qu'il y a eu beaucoup et beaucoup de membres du groupe armé FDLR qui sont déjà rentrés et sont réintégrer dans la vie de tous les jours.

S'il y en a celui qui veut encore rentrer qu'il rentre, il sera reçu comme tout rwandais qui rentre dans son pays. Ce n'est pas un secret, et si vous voulez qu'on en fasse une émission là-dessus je suis d'accord. Les infrastructures pour les accueillir sont là et fonctionnent bien comme je vous l'ai dit qu'il y a ceux qui sont déjà rentrés.

Le porte-parole adjoint du gouvernement Rwandais, Alain Mukuralinda

Franck Espoir Ndizeye



Source : https://fr.igihe.com/Alain-Mukuralinda-coupe-l-herbe-sous-la-propagande-de-la-RDC-Interview.html