Il a tenu ces propos lorsqu'il s'adressait à plus de 600 jeunes de la ville de Kigali, le 19 février 2023. L'entretien était organisé dans le but d'expliquer à ces jeunes l'histoire du pays, et de les rappeler qu'ils constituent l'avenir de leur pays.
L'un des participants a demandé au Général Kabarebe si ce qui se passe en RDC ne serait pas un génocide et que le monde serait au courant de son exécution, et ce qu'il serait entrain de faire pour l' arrêter.
Le Général Kabarebe a répondu que ce qui se passe en RDC est un génocide et que le Rwanda ainsi que les autres pays du monde, le constatent à travers des discours de haine et incitation à la violence cyblée contre les tutsis congolais, le passage à l'acte et l'impunité garantie aux meutriers.
Il a dit : "Tous les signes du génocide le montrent, que ce soit les discours, l'appel au meurtre, la façon dont les gens sont tués, tout commence à être remarquable. Ce n'est pas seulement le Rwanda qui prendra ces mesures et la communauté internationale l'ont déjà remarqué, et je pense que cela devrait s'arrêter."
Le Général Kabarebe a déclaré qu'il y a des crimes commis par ceux en RDC sachant que c'est inaperçu, alors qu'ils sont publiés sur les réseaux sociaux et que le moment venu, ils seront tenus responsables.
Il a déclaré : " De nombreuses mesures pourraient être prises par la Communauté de l'Afrique de l'Est ainsi que les organisations internationales pour la résolution de ce problème. Je ne sais pas si cela va durer, mais le fait que ces tueries ressemblent à un génocide est vrai. Mais cela doit définitivement s'arrêter."
Il a dit cela alors que toutes les plaintes concernant le meurtre des Tutsis congolais dans l'Est de la RDC ont été présentées comme des signes permanents de génocide.
En décembre, IBUKA, une organisation qui lutte pour les droits des survivants du génocide perpétré contre les Tutsis, a lancé un appel contre le massacre en cours des Tutsis congolais présents dans diverses régions de la République démocratique du Congo.
Différentes organisations ont indiqué dans un communiqué "Nous voulons vous rappeler que traiter les gens d'ennemis et dire qu'ils doivent être tués est l'une des méthodes utilisées par la radio RTLM et le journal Kangura au Rwanda avant et pendant le génocide contre les Tutsi en 1994. C'est très suspect de voir ces méthodes utilisées en RDC aujourd'hui.'
Ce communiqué de presse etait signé par les présidents d'IBUKA, AERG, GAERG, AERG, AEGIS Trust, Avega-Agahozo, Association of Australia, Ishami Foundation, UK & Rwanda, Genocide Survivors Foundation, US, Urukundo Rwandan Organization - Norway, RTGSA -Mpore Inc entre autres.
C'est également confirmé par le rapport de l'ONU de juin 2022, qui a montré qu'en RDC il y a des tueries basées sur l'ethnie tutsi. S'appuyant sur les conventions internationales qui préviennent et punissent le crime de génocide, il a confirmé que le génocide des Tutsis est en train d'être commis dans ce pays.
Avant cet entretien avec le Général James Kabarebe, ces jeunes ont d'abord visité le site Mémorial de Kigali situé à Gisozi et le Musée de la Libération Nationale.
Le Général Kabarebe leur a dit que tout ce qu'ils ont vu était le résultat d'une mauvaise gouvernance qui était responsable du développement et de la protection du peuple mais qui est allé au-delà de ces devoirs et a massacré les citoyens qu'il était censé protéger.
Il a dit que c'était l'idéologie du régime qui était en place à ce moment-là, où il montrait aux jeunes qu'ils devaient prendre des gourdins, des lances et des machettes et aller tuer leurs semblables. Il a indiqué que c'est pourquoi le FPR a commencé la lutte pour libérer le pays parce que le régime précédent n'était pas adapté au pays.
Il a déclaré : "Cela a été lancé par des jeunes qui ont pillé des armes dans le pays où ils vivaient et ont accepté de venir affronter le gouvernement qui tuait des gens. Les gens qui ont décidé de libérer le Rwanda étaient différents, que certains étaient des taximan de vélos, des agriculteurs, des éleveurs, des enseignants, des étudiants, des fonctionnaires, des médecins : ils avaient en partage le même objectif."
Il a souligné que même s'ils ont commencé la lutte pour la libération du pays, ils ne savaient pas quand la guerre se terminerait.
Il a souligné que c'est une leçon que les jeunes devraient apprendre car aussi longtemps que le pays se développe, leurs contributions seront toujours indispensables.
Henriette Akimana
Source : https://fr.igihe.com/C-est-un-genocide-qui-s-execute-en-RDC-dit-le-General-James-Kabarebe.html
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