Le Ministre des Finances, Nicolas Kazadi a allumé, ce lundi 20 février dans la salle des congrès du Palais du peuple, les lampions de la 47ème assemblée générale de la Fédération de Droit National Africaines (FANAF) qui se tient durant quatre jours, soit du 20 au 24 février à Kinshasa sous le thème principal : " l'Assurance africaine : comment exploiter au maximum son potentiel pour une prospérité partagée ?"
D'entrée de jeu, l'argentier national a fait savoir aux participants venus de 29 pays africains qui composent la FANAF, que la RDC, pays si vaste, plein de potentiels et opportunités pour le secteur des assurances attend les résultats de ces assises.
Dans la foulée, il a tenu à souligner que ce secteur est inscrit dans les priorités du gouvernement congolais tout en rendant hommage au Chef de l'État, Félix Tshisekedi et le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde qui ont fait de la lutte contre l'évasion des primes leur cheval de bataille.
" Je voudrais aussi adresser mes sincères remerciements à la Vice-ministre des Finances ainsi qu'à tous les pays membres de la FANAF d'avoir choisi la RDC pour accueillir cette 47ème assemblée générale. C'est un immense honneur que vous faites à notre pays. C'est aussi une grande marque d'estime et de confiance de nous avoir confié l'organisation de ces assises", a-t-il déclaré.
D'après Nicolas Kazadi, depuis quelques années, l'Afrique suscite l'intérêt grandissant des acteurs de l'assurance qui ont investi dans le secteur. Cependant, à l'échelle mondiale, poursuit-il, l'Afrique ne représente que 1,5% du marché global alors qu'elle représente 13% de la population mondiale.
Ce qui explique cette situation, dit-il, la faiblesse des revenus moyens des particuliers qui avant de payer des primes ou des cotisations d'assurance, il faut pouvoir manger, se loger, payer la scolarité des enfants etc.
Autant de priorités, renchérit-il, qui relèguent l'assurance dans la catégorie des dépenses luxueuses et donnent à beaucoup l'impression que l'assurance est une taxe supplémentaire.
Ainsi, Nicolas Kazadi a indiqué que la perception et la confiance de l'assurance en pâtissent. À cela s'ajoute le fait que la plupart des produits représentés ne sont ni appropriés, ni adaptés aux populations africaines et que l'indemnisation en cas de sinistre ne répond pas souvent aux attentes des sinistrés.
" Malgré ses multiples problèmes, l'assurance dispose d'un potentiel de développement important sur le continent. En RDC, il y a de cela près de 8 ans, une grande réforme a été opérée dans le secteur des assurances et cela a abouti notamment à la libéralisation du marché par la promulgation de la loi n°15/005 du 17 mars 2015 portant Code des Assurances. Le pays est dès lors passé d'Un à 41 acteurs ", a-t-il fait observer.
Le chiffre d'affaire de la RDC est passé de 70 millions USD en 2018 à plus de 268 millions en 2022
À en croire le ministre congolais des Finances, depuis l'entrée sur le marché de nouveaux opérateurs, le chiffre d'affaire du pays est passé de 70 millions USD à plus de 268 millions USD en 2022, soit une progression globale de 270% sur cette période de 4 ans et une croissance annuelle de 54% tel que publié par l'ARCA lors de sa dernière conférence sur l'état du marché tenue récemment à Kinshasa.
" Ces chiffres qui paraissent reluisants ne doivent pas faire perdre de vue que le taux de pénétration dans notre pays et comme dans la majorité des pays africains reste l'un des plus faibles au monde. Cela démontre à suffisance qu'une majeure partie de la population ne bénéficie pas de couvertures d'assurance. À ce jour, la confiance du grand public à l'égard du secteur des assurances est loin d'être acquise. Des efforts importants restent à faire par toutes les parties prenantes pour relever ce challenge (régulateur, assureurs et intermédiaires). Ce processus passera nécessairement par le respect de la réglementation, le respect des tarifs minimums, la présentation des produits adaptés et appropriés, le respect des engagements notamment par le paiement diligent des prestations par les compagnies d'assurance", a-t-il martelé.
De ce fait, l'argentier national a interpellé les sociétés de l'industrie assurantielle africaine de jouer pleinement leur rôle et de cesser de se comporter comme des intermédiaires des maisons mères installées en dehors du continent africain en recourant à des pratiques prohibées.
L'objectif principal de ces assises porte sur les stratégies visant l'accroissement du taux de pénétration des assurances en Afrique, la promotion des assurances obligatoires en zone CIMA, et la contribution de la réassurance pour rendre l'industrie des assurances florissante.
Christian Okende
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