Dans sa note sur le développement humanitaire dans la province de l'Ituri, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) a déploré le déplacement de 28.000 personnes en moins d'une semaine dans le territoire de Djugu, alors que 63.000 autres sont restées sans assistance médicale en raison de l'insécurité grandissante dans cette partie de la République.
Selon l'OCHA, les acteurs humanitaires sont fortement et particulièrement préoccupés par la situation dans les territoires de Djugu et d'Irumu, où les civils de la province d'Ituri continuent de supporter le poids des attaques violentes de la part d'assaillants armés.
" Depuis le début de l'année en cours, au moins 120 civils ont été tués et plus de 80 autres blessés dans des attaques armées dans le seul territoire de Djugu ", a indiqué l'OCHA.
Ce département onusien a affirmé que les plus récentes attaques à Djugu ont été signalées dans les zones sanitaires de Linga, Mongwalu et Damas entre le 6 et le 12 février 2023, au cours desquelles au moins 29 personnes ont été tuées et plus de 40 autres blessées, ce qui amène les estimations à 156 000 personnes déplacées dans tout le territoire de Djugu depuis janvier.
Violence against civilians in #Ituri continues to escalate, with at least 120 killed and over 80 injured in Djugu Territory alone this year.
â€" OCHA DRC (@UNOCHA_DRC) February 17, 2023
This growing insecurity is not only creating new humanitarian needs but also severely hampering aid delivery.
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Dans le même registre, entre le 1er et le 11 février 2023, au moins 51 civils ont été tués lors d'une série d'attaques armées répétées contre une douzaine de villages de la zone sanitaire de Komanda, dans le territoire d'Irumu.
" Ces attaques ont forcé près de 11 000 personnes qui étaient revenues dans la région en décembre 2022 à se déplacer à nouveau â€" avec un certain passage dans le territoire de Beni dans la province du North-Kivu ", a ajouté l'OCHA.
Difficultés de fourniture d'aide humanitaire
Dans sa note sur le développement humanitaire, l'OCHA a également signifié qu'alors que l'insécurité croissante génère de nouveaux besoins humanitaires urgents, elle entrave gravement la fourniture d'aide aux personnes dans le besoin. A titre d'exemple, une organisation médicale a récemment suspendu ses activités dans la région de Mangala â€" territoire de Djugu â€" laissant plus de 63 000 personnes sans accès à l'aide de soins de santé primaires.
" L'année dernière, plus de 123 600 personnes dans le besoin dans les zones sanitaires de Mongwalu et Damas dans le territoire de Djugu n'ont pas reçu d'aide en raison de l'insécurité, couplée à de mauvais réseaux routiers ", expliquaient les acteurs humanitaires.
Les autorités locales quant à eux, ont indiqué que " compte tenu des tensions intercommunautaires continues et croissantes dans ces régions, le risque d'attaques persistantes contre des civils reste élevé alors que des groupes armés non étatiques ayant des liens avec des communautés sont engagés dans des affrontements ".
Pour l'OCHA, cela pourrait encore détériorer la situation humanitaire déjà précaire en Ituri, qui abrite plus de 1,5 million de personnes déplacées, dont plus de 45 % vivent dans le seul territoire de Djugu.
Sur terrain, depuis début février de cette année, l'ONG Samaritan's Purse a fourni de la nourriture à plus de 22 000 personnes â€" déplacées, rapatriés et familles d'accueil â€" dans la région de Lengabo, territoire d'Irumu. Caritas a fourni des services de soins de santé primaires et reproductive à plus de 14 000 autres, y compris les rapatriés et Dans la région de Bahwere en territoire de Djugu. L'ONG Programme de Promotion de Soins de Santé Primaires a distribué des articles non alimentaires et d'hygiène à près de 7 000 personnes déplacées.
Monge Junior Diama
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