A l'ONU, la tension est montée d'un cran entre les Représentants de la République démocratique du Congo et du Rwanda, alors que la brouille entre les deux pays voisins persiste après que Kinshasa a accusé Kigali d'exhumer et de soutenir les terroristes du M23 qui se sont emparés de larges pans de la province du Nord-Kivu.

Au cours d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU tenue mercredi 29 mars, le Représentant de la RDC, Georges Nzongola-Ntalaja a expliqué que la situation politique de son pays est dominée par la poursuite des opérations d'enrôlement en vue des échéances électorales de 2023 et par les efforts régionaux et internationaux visant à inverser la spirale d'insécurité dans l'est du pays.

Dans son rapport, le diplomate congolais a indiqué qu'au niveau régional, les efforts politiques, sécuritaires et diplomatiques se cristallisent autour des processus de Nairobi et de Luanda. Il a expliqué que Nairobi IV, qui devrait débuter en mai, servira à aider les groupes armés ayant répondu à l'appel à déposer les armes et à entamer leur démobilisation et leur réinsertion.

En ce qui concerne la situation sécuritaire dans l'est de la RDC, il a affirmé qu'elle demeure prédominée par l'activisme des terroristes des Forces démocratiques alliées (ADF) affiliées à Daech, de la CODECO et du M23, " proxy " du Rwanda.

Georges Nzongola-Ntalaja a soutenu que le M23 se confond facilement avec l'armée rwandaise, en rappelant le nombre de cessez-le-feu déjà violés. En appelant à la vigilance le Conseil, le délégué a souhaité que les pressions bilatérales et multilatérales ne s'arrêtent qu'à la reddition complète de ce mouvement et au retrait total des troupes rwandaises de la Force de défense rwandaise (FDR) du territoire congolais.

Tenant à clarifier deux points sur lesquels son pays est souvent attaqué sans preuves, le représentant est revenu sur les prétendus discours de haine ethnique contre les personnes d'expression rwandophone.

" Les positions du Président de la RDC, des autorités congolaises, de la société civile, incluant les grandes églises chrétiennes sont claires et sans ambiguïté ", a-t-il argué avant de marteler que " personne ne tolère ces discours, qui sont régulièrement dénoncés. Les démagogues qui apparaissent de temps à autre sur les réseaux sociaux, représentent une minorité de la population et si les violences intercommunales se manifestent parfois sur fond de querelles liées aux terres ou à l'accès aux cours d'eau, la RDC n'a pas connu de violences meurtrières motivées par la xénophobie et la haine ethnique depuis 1994 ".

Par ailleurs, le délégué congolais a reproché au régime rwandais de maintenir les FDLR comme " menace militaire " pour envahir la RDC et piller ses ressources comme le coltan, l'or et d'autres ressources minières, animales et forestières.

Carmel NDEO

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