Il a dévoilé, du moins confirmé, que Tshisekedi n'avait pas été élu en 2018.

Posant ainsi la question de la légitimé de Tshisekedi, celle de la vérité des urnes et du mouvement social qui en a découlé.

Le débat n'est ni distingué ni policé mais il fait couler beaucoup d'encre et de salive.
Les élections étant la seule source qui dévolu la légitimité.

Depuis quatre ans, Martin Fayulu ne cesse de se proclamer 'Président élu' et ses partisans exigent la publication des résultats sorties des urnes.

Ils contestent la victoire de Tshisekedi et dénoncent en chœur des résultats trafiqués et une escroquerie électorale.

Plus d'une fois on a entendu Martin Fayulu superposant ses sentiments offensés et grommelant d'incompréhensions. En fait, pour lui c'était trop.

Le 1er février 2023, le Cardinal Ambongo avait déclaré : 'nous savons que l'élection de Felix Tshisekedi a été une tromperie, nous l'avons dit'.

Même le président Macron l'a authentifié à Kinshasa en pleine conférence de presse : 'on connaît le contexte électoral de 2018" justifiant les propos de son ancien ministre des affaires étrangères Jean Yves Le Drian qui avait évoqué "un compromis à l'africaine'.

Les élections de 2018 en RDC prétendument moyen de la participation des citoyens ont été en réalité un instrument de dépossession.

Tshisekedi doit la présidence de la république a un accord secret avec son prédécesseur Joseph Kabila.

Selon le Cardinal, 'les autorités congolaises sont responsables du chaos politico-économique, sécuritaire et social du pays…si les dirigeants demeurent la cause principale de la situation délétère que traverse le pays, la population joue également sa partition en acceptant cette situation'.

Le Pape François Ier avait lancé une charge à l'endroit de Tshisekedi en lui rappelant que 'le pouvoir n'a de sens que s'il devient service. Combien il est important d'agir dans cet esprit en fuyant l'autoritarisme, la recherche de gains facile et la soif d'argent'.

C'était le 31 janvier 2023 lors de sa visite en RDC.

Mais Tshisekedi a le dos au mur. Il est soupçonné de vouloir biaiser le processus électoral de décembre 2023 pour être reconduit dans un second mandat.

Pour y parvenir, son entourage ne lésine pas sur les manœuvres. La caporalisation de la commission électorale nationale indépendante et la cour constitutionnelle, le traficotage de la loi électorale, la controverse sur l'identification des électeurs et la fiabilité des machines.

Mais ces manœuvres ne garantissent en rien une réélection, alors il prévoit le scenario d'un report communément appelé glissement. Là aussi, rien n'est moins sûr.
La mansuétude de la communauté internationale dont il a bénéficié en 2018 s'est fortement effritée.

Signe de temps.

A titre de rappel, le 2 février 2023, au stade des martyrs devant le Pape, la jeunesse kinoise a scandé 'Fatshi yebela manda esili' : Tshisekedi sache que ton mandat prend fin. Tout un symbole.

Cette jeunesse exprimait le dépit de la majorité silencieuse qui n'a rien vu venir des promesses de l'amélioration de la vie quotidienne.

Il faut avouer qu'en termes de promesses non tenues, Tshisekedi détient des records.

De l'enseignement gratuit, l'assurance maladie, les logements des militaires et policiers, la situation sécuritaire à l'Est, tout est en plan.

Et plusieurs proches du président sont éclaboussés par les scandales de corruption et détournements.

En réalité, il n'y a plus de mystère. Plus personne ne croit en Tshisekedi et le crédit s'est effondré.

A l'approche des échéances électorales, la crise de légitimité s'amplifie.

Selon toute vraisemblance, cette réalité des élections déniée est vouée tôt ou tard à resurgir dans les formes qui pourraient ne plus être les mêmes.

Avec le risque de se déverser dans la rue, devenue le lieu réel de l'expression politique.

Le passif de Tshisekedi est devenu astronomique et il va devoir l'apurer d'une façon ou d'une autre.

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/Crise-de-legitimite-de-Tshisekedi-en-RDC.html