Il s'observe depuis plus de deux semaines environ, un retour progressif des populations déplacées de la cité de Sake et ses environs, dans la province du Nord-Kivu et ce, en raison de l'accalmie relative qui s'observe dans cette région agressée par plusieurs groupes armés dont principalement le mouvement terroriste de M23, supplétif des forces armées rwandaises (RDF).

La société civile de Kamuronza, qui rapporte cette information, déplore cependant les difficultés de survie que rencontrent ces habitants. Ces populations sont en manque de denrées alimentaires et pire encore, elles sont soumises à des taxes illégales par les groupes armés présents dans la région. À en croire cette société civile, environ 80% d'habitants de Sake sont déjà rentrés ; sauf ceux des villages de Kingi, Malehe et Murambi, où l'on observe un retour timide car la situation n'est pas encore rassurante.

Ceux qui tentent de rentrer sont également voués aux difficultés liées au manque de nourriture car ils n'exercent aucune activité champêtre, source principale de leur survie. A cela, s'ajoutent les barrières érigées par des groupes armés présents sur les axes principaux, notamment les rebelles du M23.

Ces rebelles armés ont érigé des barrières notamment à Ntulo-Kirolirwe et à Mushaki, deux axes principaux du territoire de Masisi, où ils font payer des taxes illégales aux usagers de la route. Cette situation rend la vie difficile pour les personnes qui retournent dans leurs villages, a déploré Léopold Muisha, président la société civile de Kamurhonza.

" Premièrement, il y a la cherté de la vie, les prix des denrées alimentaires ont doublé, voir triplé. Il s'observe une double taxation, les véhicules et les motos payent les taxes de l'Etat, il faut aussi payer des taxes colossales au M23. Donc, on exige 400 dollars par camion, 10 dollars ou 5 pour les motos, selon que vous transporter des individus ou des marchandises", déplore Léopold Muisha qui craint que la perception des taxes illégales n'enrichisse cette rébellion.

" En tous cas cette situation est en train d'enrichir le M23, ce qui est un financement d'une rébellion. Il y a des centaines de trafic, multiplié par 400 dollars c'est au-delà de 40 000 par axe, par semaine ", exprime-t-il son regret. Et d'ajouter : " les activités scolaires restent paralysées à Sake et ses environs ; plusieurs écoles ont été détruites et leurs bancs utilisés comme bois de chauffe par les belligérants, tandis que d'autres sont occupées par les déplacés ". " Les parents se demandent quel sera le sort des élèves finalistes du secondaire ", dénonce avec crispation cet acteur de la société civile.

Cependant, les dernières informations de la Radio Okapi, lles officiers de la force régionale de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) sont déployés sur ces axes routiers, où les rebelles font subir à la population toutes ces exactions, notamment à Mushaki et Kirolirwe.

Odon Bakumba

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