
Aussitôt sa visite confirmée en RDC, on a vu des manifestations téléguidées à Kinshasa pour contester sa venue en terre congolaise. C'est un classique qu'on a vu à l'Est contre la Monusco et les forces EAC. Y compris a la frontière commune avec le Rwanda a Rubavu. Personne n'est dupe.
Ces manifestations n'ont rien de spontanée et c'est connu.
Cette visite a fait une victime collatérale. Il s'agit de la résidence de Fally Ipupa, la star de la rumba congolaise qui habite en France. Sa résidence de Kinshasa a été brûlée et saccagée par les jeunes combattants de l'UDPS parti du Président Tshisekedi, simplement parce que Macron lui a demandé de l'accompagner à Kinshasa.
La visite de Macron à Kinshasa était une belle occasion pour Tshisekedi de reprendre ses éléments de langage. Il s'agit de l'agression Rwandaise par le truchement du M23 et une demande insistante des sanctions à l'endroit du Rwanda. C'est raté et Macron n'a pas mordu à l'hameçon.
Cette visite coïncide avec des mutations dans les dynamiques de la région. Après le sommet extraordinaire de EAC de Bujumbura, le mini-sommet d'Addis Abeba avait confié au Président Lourenço la mission de parler au M23.
Une opportunité pour enclencher un processus de dialogue qui peine à prendre forme.
Mais ce processus de paix a du plomb dans l'aile car le gouvernement congolais à adopter en conseil de ministre un projet de loi qui autorise de travailler officiellement avec les groupes armés. Peut-être en incorporant les forces négatives aux FARDC. Tout le contraire de l'esprit de Nairobi, de Luanda, d'Addis Abeba pour ne citer que ceux-là.
Mais cette visite arrive au moment où la RDC multiplie les provocations vis-à-vis du Rwanda. La dernière en date s'est produite vendredi dernier ou un militaire congolais a traversé la frontière vers Rubavu en tirant sur les militaires rwandais en poste. Il n'a pas eu la vie sauve, il est tombé sur place. Il est le troisième en huit mois.
Sans parler de l'avion de guerre Sukhoi qui avait violé l'espace aérien rwandais à trois reprises et des tirs de roquettes. Mais le Rwanda n'a jamais exercé son droit de suite.
Et aussi que les FARDC sont toujours en coalition avec les FDLR. Ce qui constitue une menace permanente sur la sécurité du Rwanda.
Macron a exhorté les congolais à ouvrir les yeux et à faire une introspection.
Il a déclaré que 'la solution est dans un réveil collectif, dans la prise de conscience de ce qui se joue ici qui est l'affaire de tous'.
Il est attesté que Tshisekedi et tous ceux qui le soutiennent tirent sur les pulsions et mettent la RDC dans une espèce de précipice. Avec une possibilité de basculer à tout moment faute de gouvernail.
Mais Macron a plutôt fait de la pédagogie même s'il a prêché dans le désert. Refusant de céder aux caprices de Tshisekedi.
Rappelant au passage que 'depuis 1994, vous avez été incapables de protéger la souveraineté de votre pays'.
Egratignant Tshisekedi sur les élections de 2018 traités de compromis a l'africaine par Jean Yves Le Drian. Ce qui a irrité Tshisekedi dont tout le monde sait qu'il a été nommé par Kabila Joseph.
Macron est allé plus loin en invitant les congolais à ne 'pas chercher les coupables extérieurs'.
Concernant le processus de paix, Macron a déclaré que 'chacun doit être à la hauteur de ses responsabilités'.
Une façon de rappeler, sans le citer à Tshisekedi qu'il ne sait pas respecter sa signature et sa parole.
Et de finir sur cette pique : 'Je suis pour la vérité mais toute la vérité. Je ne suis pas pour prendre les fardeaux. Je sais prendre les miens, c'est déjà bien'.
Les oreilles de Tshisekedi ont sifflé durant la conférence de presse commune.
Mais Macron aura eu le mérite de dire la vérité aux congolais et en particulier en premier d'entre eux.
Avant de finir sur cette pique : 'Je suis pour la vérité mais toute la vérité. ne suis pas pour prendre tous les fardeaux. Je sais prendre les miens, c'est déjà bien.

Tite Gatabazi
Source : https://fr.igihe.com/Quand-Macron-leve-les-bretelles-de-Tshisekedi-a-Kinshasa.html
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