Le Programme multisectoriel de vulgarisation et de sensibilisation (PMVS) a tenu ce lundi 10 avril, une conférence de presse sur l'affaire opposant le ministère public au député national et président du parti politique CNDP Édouard Mwangachuchu poursuivi pour participation à un mouvement insurrectionnel.
Devant la presse à Kinshasa, le Coordonnateur de cette structure, Ludovic Kalengayi a soutenu que le député Mwangachuchu est victime de son faciès. A l'en croire, aucune arme de guerre n'a retrouvée dans sa résidence à Kinshasa, sinon une armée et quelques minutions sur autorisation de l'autorité compétente.
" C'est une injustice sociale, une discrimination qui doit être stoppée. Étant Rwandophone, il paie le prix. Nous le savons avec la situation des rwandophones qui se passe dans notre pays depuis la prise des certains territoires du Nord-Kivu par le M23, tout rwandophone est considéré comme M23. Et comme vous le savez jusque-là, il n'y a rien contre lui. On n'interdit pas à la justice de faire son travail, mais elle doit refléter le désir du chef de l'Etat qui prône l'Etat de droit depuis son accession au pouvoir , c'est son champ de bataille et le nôtre aussi. Si il est bafoué, ça impacte sur le bilan ", a déclaré le coordonnateur du Programme multisectoriel de vulgarisation et de sensibilisation (PMVS) qui sollicite l'implication du Président de la République.
" Nous savons que le chef de l'Etat observe de près la manière dont la justice traite les dossiers sensibles, mais il ne peut rien et ne peut s'ingérer, nous aussi, mais nous avons une seule chose à faire, rétablir la vérité et redorer l'image du pays ", a-t-il argué.
Dans cette optique, cette organisation qui milite en faveur des droits de l'homme a également sollicité la mise en liberté provisoire ou l'assignation à résidence surveillée de cet élu en raison de son état de santé qui, à l'en croire et de plus en plus préoccupante.
" Tous éléments à notre possession démontrent que l'honorable est malade, il doit se faire soigner, mettez-le en résidence surveillée en attendant les enquêtes, c'est ça l'Etat de droit. Refusant une violation imprudente de la vie privée en matière de santé, nous ne pouvons pas tout dévoiler, il est très malade. Comme vous le savez, il doit se faire soigner et aussi avec son état de santé qui est très critique. Les avocats avaient demandé une liberté provisoire même une mise à résidence pour qu'il aille se faire soigner. Ayant subi une intervention chirurgicale en 2019, l'honorable subit un torture morale. Le traumatisme répétitif depuis son arrestation a considérablement détérioré sa santé et son mental. L'honorable se retrouve dans une situation très grave. En faveur de l'intégrité physique et morale de l'honorable, gravement menacé par les conditions de détention, il serait mieux qu'il quitte d'abord cette prison là et doit rentrer chez lui ", a plaidé son coordonnateur Ludovic Kalengayi.
Le ministère public a retenu des lourdes charges contre cet élu du territoire de Masisi dans la province du Nord-Kivu notamment, la trahison, l'atteinte à la sûreté de l'État, la participation à un mouvement insurrectionnel, l'association de malfaiteurs et l'incitation à commettre des actes contraires à la discipline.
Récemment, une force locale d'autodéfense a dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux, affirmé avoir découvert une cache d'armes dans l'une des concession de cet élu qui, selon eux l'arsenal seraient destinées aux terroristes du M23 qui mènent des offensives dans ce territoire.
Aussi, le député Édouard Mwangachuchu, patron de la société minière de Bisunzu (SMB) a plusieurs fois été accusé par ses adversaires politiques d'entretenir une milice privée, qui serait responsable de l'insécurité dans le Masisi, son fief électoral.
En mai 2022, le Député élu de Masisi, Justin Ndayishimiye a, à travers une motion d'information au cours de la plénière du 19 mai 2022, accusé son collègue des actes de meurtres, tortures, extorsions et autres traitements inhumains et dégradants infligés aux populations de Masisi.
Dans sa motion, il a pointé du doigt son collègue Edouard Mwangachuchu qu'il a accusé d'entretenir dans cette partie de la République, plus précisément sur le PE 4731 à Rubaya, les milices de la mort.
La crise dans le Masisi est sous-tendue principalement par l'exploitation artisanale des minerais des 3 T sur fond de superposition des titres de la SMB sur ceux de la SAKIMA et de bafouillage des droits des populations. En effet, le PE 4731 (36 carrés) attribué à la SMB et sur laquelle elle exerce ses activités minières résulte de l'amputation en 2000, lors de la rébellion du RCD/Goma dont Edouard Mwangachuchu fut haut cadre, de la concession de la SAKIMA, présentement réduite à 324 carrés. Il n'y a jamais eu cession par SAKIMA d'une partie de son patrimoine. Raison pour laquelle, les populations, qui rappellent aussi l'adhésion d'Edouard Mwangachuchu au CNDP et au M23, qualifient cette occupation d'une portion de la concession de la précitée de butin de guerre.
Président du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), ancienne milice armée du Nord-Kivu muée en parti politique en 2009, Édouard Mwangachuchu est détenu à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa.
Une première demande de sa mise en liberté provisoire ou de résidence surveillée afin d'obtenir des soins médicaux appropriés a été rejetée par la Haute Cour militaire au cours de son audience publique tenue mardi 14 mars. La Haute Cour militaire a renvoyé l'affaire pour le mardi 11 Avril pour la suite de l'affaire sous examen.
Carmel NDEO
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