Il ne tardera pas à décevoir tout le monde. Ses partenaires politiques et les citoyens congolais.

C'est dans cet ambiance de " tout va changer, plus rien ne sera comme avant, instauration de l'état de droit " que Tshisekedi invite la délégation du M23 a Kinshasa.

Ils y resteront de septembre 2020 à novembre 2021. Sans aucun résultat tangible.

Curieusement, la reprise des affrontements se situe à cette date, c'est-à-dire novembre 2021.

Plutôt que de prendre en compte les doléances du M23 et y apporter les réponses adéquates, comme promis, Tshisekedi prendra le raccourci d'accuser le Rwanda d'agression cherchant à dissimuler les accords non respectés dûment signer avec le M23.

C'est donc l'échec des négociations secrètes de Kinshasa avec la direction de l'UDPS qui est la cause immédiate et réelle de la reprise des hostilités et non le Rwanda comme la rhétorique officielle voudra le faire admettre.

Comme précédemment le non-respect de l'accord du 23 mars 2009 avec le gouvernement de Kabila.

Manifestement, les gouvernements successifs se précipitent pour signer les accords et les violer pour en faire porter la responsabilité sur un tiers qui n'est même partie aux accords.

Ces accusations vont prendre forme dans un discours de haine anti tutsi conçu et diffusé depuis le sommet de l'État. Et il va y avoir des dégâts incommensurables.

C'est alors que la conseillère spéciale des nations unies pour la prévention du génocide va s'alarmer par l'escalade de la violence anti tutsi en RDC.

Dans un communiqué a l'issue de sa visite du 10 au 13 novembre 2022, elle va écrire :

" La violence actuelle est un signe avant-coureur de la fragilité de la société et la preuve de la présence persistance des conditions qui ont permis à la haine et à la violence à grande échelle d'éclater en un génocide dans le passé ". Elle faisait allusion au génocide contre les tutsi au Rwanda en 1994.

Et d'ajouter : " les abus qui se produisent actuellement dans l'Est de la RDC y compris le ciblage de civils en raison de leur appartenance ethnique ou de leur affiliation présumée aux parties belligérantes, doivent cesser "

Mais le gouvernement RDC a fait la sourde oreilles et continue les persécutions des tutsi congolais comme si de rien n'était.

C'est dans cet esprit qu'un collectif d'Avocats, conduit par Me Maingain a déposé plainte devant la justice belge au titre de la compétence universelle, mettant en accusation les autorités congolaises.

Les exactions ont été compilées et documentées en compléments du rapport et des annexes du groupe d'experts des Nations unies sur ce sujet. Il est accablant.

Lequel rapport du groupe d'experts des Nations unies établit, sans l'ombre d'un doute, la collaboration des FARDC et des FDLR avec l'assentiment des plus hautes autorités.

L'examen judiciaire des éléments de fait et de droit déposés devant la justice belge permettra de juger de la pertinence des allégations et des motifs ainsi que du seuil de gravité des crimes évoqués et leur imputabilité.

Le même collectif a rédigé et déposé plusieurs plaintes auprès de l'auditeur général et du procureur de la république de la RDC le 18 avril 2023, au nom et pour le compte d'environ 70 victimes d'actes criminels dans les hauts plateaux du Sud Kivu.

Il est établi que depuis 2017, la communauté banyamulenge est victime d'atrocités commises par les FARDC.

Selon Me Maingain, c'est " une épuration ethnique qui se met en place ".

La documentation énumérée à charge des FARDC : des assassinats, des tortures, des détentions arbitraires, des exécutions extrajudiciaires, des viols et agressions sexuelles, des graves dommages corporels causées aux civils, des attaques militaires délibérés, des destructions des biens devant être considérés comme des crimes contre l'humanité.

Les procédures intentées offrent aux tutsi congolais un brin d'espoir face à la possibilité de voir les autorités congolaises être juridiquement amenées à rendre des comptes.

En principe on ne doit répondre que des actes et des faits que l'on a personnellement commis. Mais il existe des circonstances de droit et de fait ou la responsabilité pénale pèse sur la personne qui répond des actes commis par les agents sous son autorité.

En l'espèce, le chef suprême des armées.

Tshisekedi pourrait voir sa responsabilité pénale de Chef de l'État engagée comme avant lui Slobodan Milosevic inculpé par le Tribunal pénal international pour l'ex Yougoslavie.

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/Et-si-Tshisekedi-passait-par-la-CPI.html