"Les négociations de paix" avec l'Armée de libération oromo (OLA) "commenceront mardi en Tanzanie", a déclaré M. Abiy, ajoutant que "le gouvernement et le peuple éthiopiens ont un besoin urgent de cette négociation (...) J'appelle tout le monde à jouer son rôle," a rencheri le chef de la primature Ethiopienne.

Dans un communiqué publié dans la foulée, l'OLA a "confirmé les déclarations d'Abiy Ahmed et attesté que le régime éthiopien a accepté nos conditions pour les négociations de paix, qui comprennent la participation d'un médiateur tiers indépendant et un engagement à maintenir la transparence tout au long du processus".

L'organisation a également souligné que, depuis le début du conflit, elle a toujours plaidé en faveur du dialogue pacifique comme seule solution viable.

Ni M. Abiy ni l'OLA n'ont précisé qui serait le médiateur, dans quelle ville les pourparlers auraient lieu et sous quelle forme.

M. Abiy s'exprimait lors d'une cérémonie pour les participants et les sponsors du processus de paix au Tigré, cette région du nord de l'Éthiopie où un accord de paix signé le 2 novembre a mis fin à deux années de conflit entre le gouvernement éthiopien et les autorités régionales qui s'étaient rebellées contre le gouvernement fédéral.

L'OLA "officielle" combat le gouvernement fédéral éthiopien depuis qu'elle s'est séparée en 2018 de l'historique Front de libération oromo (OLF), qui a renoncé à la lutte armée la même année. Le groupe a donné naissance à un ensemble nébuleux de groupes armés se réclamant d'elle mais avec des liens lâches.

Bien que l'OLA ait considérablement augmenté sa force ces dernières années, les observateurs estiment qu'elle est insuffisamment organisée et armée pour représenter une véritable menace pour le gouvernement fédéral en place à Addis- Abeba.

La situation dans l'Oromo est extrêmement confuse, avec des luttes politiques internes, des conflits territoriaux et des animosités communautaires. Ces dernières années, la région a été le théâtre de massacres ethniques, dont les auteurs ne sont pas clairement identifiés.

L'OLA est régulièrement accusée par le gouvernement d'Abiy d'être responsable de ces massacres, ce qu'elle rejette systématiquement. Le gouvernement est, quant à lui, accusé de répression indiscriminée alimentant le ressentiment oromo envers le gouvernement fédéral à Addis-Abeba.

Jean Jill Mazuru



Source : https://fr.igihe.com/L-Ethiopie-et-l-OLA-entament-des-pourparlers-de-paix-un-espoir-de-paix-en.html