Antoine Anfré, ambassadeur de France au Rwanda, a fait cette observation alors que l'ambassade française organisait un événement commémoratif en hommage aux 17 employés de l'ambassade française tués pendant le génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda en 1994.

Anfré a expliqué qu'un tel événement commémoratif a lieu depuis 2010, lorsqu'un de ses prédécesseurs a décidé de graver les noms des 17 membres du personnel de l'ambassade de France au Rwanda qui ont été assassinés pendant le génocide.

En parlant de justice et de lutte contre l'impunité, il a souligné la nécessité d'une volonté politique pour poursuivre les fugitifs du génocide anti-Tutsi, insistant sur le fait que ceux qui ont commis ces actes atroces doivent payer pour leurs crimes contre l'humanité.

"Et d'une certaine manière, la cérémonie [en mémoire des victimes du génocide] organisée par l'ambassade fait partie de cette lutte contre l'impunité", a-t-il ajouté.

Concernant la poursuite des fugitifs du génocide, Anfré a déclaré que la France, "pendant trop d'années, n'a pas fait ce qui était nécessaire".

"Pendant près de 20 ans, nous n'avons presque rien fait, donc maintenant nous devons accélérer le processus et parfois, vous savez, le temps est perdu d'une certaine manière", a-t-il dit.

Cependant, il a mentionné que le pays a jugé deux bourgmestres [Octavien Ngenzi et Tito Barahira], qui ont commis des actes de génocide et ont été condamnés à la prison en 2014.

"Depuis la visite du président Macron ici (au Rwanda en 2021), le processus s'est accéléré. Donc, environ deux fois par an, il y a un grand procès d'un présumé génocidaire résidant en France", a-t-il poursuivi.

"Très prochainement, il y aura le procès de Philippe Hategekimana à Paris en mai et juin. Ainsi, 50 témoins du Rwanda s'y rendront et livreront leur message (témoignages) au tribunal", a observé Anfré.

Et d'ajouter : "espérons-le, la justice sera rendue."

Hategekimana était un ancien commandant adjoint de la Gendarmerie (police) dans l'actuel district de Nyanza, province du Sud du Rwanda.

"Ce sera également le cas, à la fin de l'année, pour un certain médecin (Sosthène Munyemana) également accusé de crimes de génocide et résidant actuellement en France", a ajouté Anfré.

Izere Zayana, une rescapée du génocide, a déclaré que son père, Abdulkharim Twagirayezu, faisait partie du personnel de l'ambassade de France au Rwanda qui a été tué pendant le génocide perpetre contre les Tutsi au Rwanda en 1994. Elle a salué les efforts de la France pour traduire les auteurs du génocide anti-Tutsi en justice.

"Cela signifie qu'ils ont pris en compte ce qui s'est passé au Rwanda. C'est quelque chose de louable et d'important que la France a fait, et nous en sommes satisfaits. Si d'autres suspects vivent là-bas, ils doivent être poursuivis et ce sera une bonne nouvelle pour nous en tant que Rwandais, car ces personnes ont commis un crime grave", a-t-elle déclaré.

L'ambassade française a organisé un événement commémoratif en hommage aux 17 employés de l'ambassade tués pendant le génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda en 1994

Franck_Espoir Ndizeye



Source : https://fr.igihe.com/La-France-en-quete-de-justice-pour-les-victimes-du-genocide-perpetre-contres.html