Toutefois, cette pause a permis à des dizaines de milliers de Soudanais de se réfugier dans des zones plus sécurisées ou de fuir vers les pays voisins, notamment l'Éthiopie à l'est et l'Égypte au nord.

D'après les autorités égyptiennes, plus de 14 000 Soudanais et 2 000 ressortissants d'autres pays ont trouvé refuge au pays des pharaons. Selon les estimations de l'ONU, environ 270 000 personnes pourraient s'être enfuies vers le Tchad et le Soudan du Sud.

Parallèlement, les pays étrangers ont continué à évacuer des milliers de leurs citoyens par voie terrestre, aérienne et maritime.

Jeudi 27 avril 2023, des combattants armés ont semé le chaos à Genena, une ville de la région du Darfour dévastée par cette guerre dite des généraux, leurs troupes s'affrontant et pillant commerces et habitations. Cette situation à Genena a illustré comment le conflit entre les généraux rivaux pour le contrôle de la capitale, Khartoum, engendrait des violences dans d'autres régions du Soudan.

Le cessez-le-feu a notablement réduit les combats à Khartoum et dans la ville voisine d'Omdurman, pour la première fois depuis le début des affrontements le 15 avril entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdan Dagalo, plus connu sous le nom de "Hemedti".

L'armée, sous la direction du général Abdel Fattah Burhan, et les forces paramilitaires de soutien rapide, commandées par le général Mohamed Hamdan Dagalo, ont affirmé avoir accepté la prolongation de la trêve. Cependant, des explosions et des tirs massifs ont retenti dans au moins un quartier de Khartoum jeudi soir.

Selon le ministère soudanais de la Santé, le bilan humain depuis le début du conflit est lourd : au moins 512 personnes auraient été tuées et 4. 193 blessées.
Dans ce chaos généralisé, des centaines de détenus se sont évadés de trois prisons, notamment de l'établissement de haute sécurité de Kober, qui hébergeait les proches de l'ancien président Omar el-Béchir, recherché par la Cour pénale internationale pour "crimes de guerre" et "crimes contre l'humanité" au Darfour.

Retenu dans un hôpital militaire en raison de son état de santé, selon les informations fournies par l'armée. Omar El Béchir, 79 ans, a été déposé par l'armée en avril 2019 sous la pression d'un soulèvement populaire.

Éteignant les espoirs d'une transition démocratique au Soudan, les deux généraux avaient ensemble évincé les civils du pouvoir en 2021, avant d'entrer en conflit, ne parvenant pas à s'accorder sur l'intégration des paramilitaires à l'armée.

une épaisse fumee noire s'élève haut dans le ciel d'un quartier de Khartoum après le bombardement aérien d'un immeuble

Jean Jill Mazuru



Source : https://fr.igihe.com/La-guerre-des-generaux-fait-rage-au-Soudan-nonobstant-la-treve.html