Et pour cause, le 3 mars 2023, il présidait le conseil des ministres qui a adopté la légalisation des groupes armés. Quel désastre.
Il est vrai que le niveau de confiance des congolais est au plus bas dans ce pays déchiré par les conflits. En Ituri, au Nord kivu, Sud Kivu, Tanganyika, au Kasai, au Bandudu dans le Kwamouth, au Bas Kongo.
Tshisekedi ne réalise pas la défiance de ses compatriotes et la grogne qui monte.
Même la communauté internationale se dit suspicieuse et méfiante de lui.
A Kinshasa le Pape a fustigé le tribalisme et la corruption, les deux piliers du système Tshisekedi.
En visite au RDC, le Président Macron a rappelé le sens de responsabilité qui manque tant dans ce pays.
Les membres du conseil de sécurité des nations unies venus s'enquérir de la situation sécuritaire dans le pays ont insisté afin que les congolais assument leur responsabilité.
Il faut avouer que ça manque cruellement dans de pays.
Enfermée dans sa tour d'ivoire, Tshisekedi est entouré des < frappeurs et jouisseurs > qui croient naïvement qu'ils obtiendront le glissement grâce à la stratégie du chaos à l'Est.
En peignant ce qui pourrait advenir de la résurgence du M23 depuis novembre 2021, des affrontements avec la coalition hétéroclite FARDC, FDLR, Nyatura, Mai Mai, Codeco et les mercenaires met en lumière les obstacles au dialogue politique entre le gouvernement et le groupe rebelle M23.
Les relations entre le M23 et le pouvoir actuel sont empreintes de contradictions et de défiance depuis que Tshisekedi les a plantés après quatorze mois de négociations à Kinshasa. De septembre 2020 à novembre 2021, une délégation du M23 était en discussions avec les émissaires de Tshisekedi.
La nouvelle crise générée par l'irruption du M23 par Bunagana et les environs peut se déchiffrer comme une anticipation d'autres secousses à venir engendrées par le déni de réalité ambiant chez les autorités congolaises.
Il est de plus en plus difficile de fournir le diagnostic et les remèdes au gouvernement congolais, réfractaire au dialogue.
Car il est attesté que les recommandations des différents sommets des Chefs d'Etats (Nairobi, Luanda, Bujumbura, Addis Abebaâ¦) vont à l'encontre des intérêts bassement mercantiles des seigneurs de guerre, de certains députés, des hauts gradés de l'armée et la police ainsi que les leaders locaux.
Tout comme le calendrier politique lié aux élections de décembre 2023 de Tshisekedi qui caresse l'idée d'un report.
Le 23 mars 2009, le gouvernement congolais avait signé un accord avec le groupe rebelle Conseil National pour la défense du peuple < CNDP > du Général Laurent Nkunda.
Les orphelins du CNDP se sont constitués en Mouvement du 23 mars pour revendiquer l'héritage de l'accord de cette date.
C'est à ce titre que Tshisekedi les a faits venir à Kinshasa de septembre 2020 à novembre 2021 pour les distraire.
Pendant quatorze mois, aucune avancée sur les discussions avec les représentants du Président de la république.
Les délégués du M23 avaient pris conscience que Tshisekedi n'avait pas pris la mesure de l'importance des enjeux.
Voilà que sa coalition formée des FARDC, FDLR, Nyatura, Mai Mai, Codeco, avec des mercenaires n'arrivent pas à faire le poids face aux jeunes détermination qui se battent pour recouvrer leurs droits.
Cette confrontation révèle deux visions irréductibles dont l'issue pourrait être tranchée par la victoire militaire. Le discours belliqueux de Tshisekedi ne laisse aucun doute.
La nouvelle illustration de légalisation des groupes armés en conseil des ministres le 3 mars dernier a choqué plus d'un.
Alors qu'à Luanda on s'arrache les cheveux pour trouver une issue qui mène vers la paix, à Kinshasa le gouvernement effectue un écart béant en procédant au blanchiment des assassins de la population.
Il est clair pour quiconque que le glissement est le code pour dire agression à l'Est du pays.
Etant entendu qu'il va sans dire qu'aucune des finalités réelles de la stratégie du pourrissement et du chaos de Tshisekedi ne supporterait un instant d'être exposé en pleine lumière.
Voilà, c'est fait.
Et le processus de paix, de Nairobi à Luanda en passant par Addis Abeba se vide alors de toute justification discutable.
Mais les communicants de Kinshasa pourront toujours dire n'importe quoi sur place sans crainte de rencontrer la moindre contradiction. Tous les médias ont été mis au pas.
Des réseaux sociaux non encore contrôlés par le pouvoir rapportent que certains finissent par ne plus trop savoir pourquoi on fait cette guerre à tout prix.
Et la classe politique se fourvoie dans un théâtre d'ombre occupé par des émissions des signes sans aucune considération pour la réalité des faits.
Ainsi par la faute de Tshisekedi et contre les intérêts vitaux des congolais, ces derniers voient s'éloigner les chances du dialogue politique qui aurait pu ramener la paix dans le pays.
Tite Gatabazi
Source : https://fr.igihe.com/Le-dialogue-impossible-en-RDC.html
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