Alors que les médias canadiens critiquent le fonctionnement de l'OIF à la suite d'un sondage interne, le personnel de l'organisation soutient cette initiative louable et salue la politique de tolérance zéro mise en place par la Rwandaise pour éradiquer ce climat toxique qui perdure depuis longtemps.
La récente décision du Canada de réduire sa contribution financière à l'OIF pour une période d'au moins un an a suscité des interrogations quant à ses motivations.
Selon des sources canadiennes, la ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, aurait justifié cette décision par la publication d'un sondage interne révélant des cas préoccupants de harcèlement moral et sexuel au sein de l'organisation.
Des analystes mettent également en cause la non-reconduction de Geoffroi Montpetit au poste d'administrateur de l'OIF, ce qui aurait été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.
Lors d'une interview accordée à TV5 Monde, Alain Ngoc Pham, directeur du bureau de l'administratrice, a clarifié la question concernant Ottawa et les médias canadiens qui ont déformé la réalité de la situation. " Il a mis en lumière la vérité sur ce sujet. "
La recherche d'une nouvelle personne pour le poste d'administrateur de l'OIF faisait partie des prérogatives de la Secrétaire Générale de l'OIF, cela pourrait permettre d'apporter une nouvelle énergie et une nouvelle voix à l'organisation.
Il a déclaré : " la secrétaire générale a été réélue au sommet de Djerba pour un deuxième mandat, il revenait dans ses prérogatives effectivement de pouvoir nommer un administrateur ou une administratrice. Il se trouve que le contrat de monsieur Geoffroy Montpetit prenez fin le 10 mars, il n'y avait pas de reconduction tacite ou quoi que ce soit, et donc cela faisait partie aussi de ces prérogatives de trouver aussi une nouvelle énergie, une nouvelle voix et peut-être un nouveau visage aussi. "
Ottawa ne devrait pas remettre en cause les prérogatives de l'OIF, car elle est une organisation internationale qui appartient à l'ensemble des États et gouvernements membres, ainsi qu'à des fonctionnaires internationaux femmes et hommes qui travaillent pour assurer la continuité de l'organisation.
Alain Ngoc Pham a souligné : " c'est normal qu'il y ait des changements aussi de décideurs. C'est aussi le signe d'une bonne gouvernance et d'un renouvellement au sein de l'OIF. "
Il serait important de noter que l'OIF n'avait pas trahi le Canada sur leur accord conclu lors du sommet de la Francophonie à Erevan en 2018, dans lequel le Canada avait accepté de retirer sa candidate en faveur de Louise Mushikiwabo en échange de la garantie de contrôler le poste d'administrateur pour la durée du mandat.
La nouvelle administratrice successeur de Montpetit, Caroline St-Hilaire, est de nationalité canadienne et a été proposée par le gouvernement Legault. On peut donc considérer que le poste d'administration revient à une Québécoise qui a remplacé un Québécois.
Le directeur du bureau de l'administratrice n'a pas mâché ses mots quand, au nom de l'ensemble du personnel de l'OIF, il a reconnu et salué les bonnes initiatives de Louise Mushikiwabo pour éradiquer le harcèlement moral et sexuel au sein de l'OIF.
La question de harcèlement moral et sexuel dans l'OIF demeurait depuis une éternité, avant que ne vienne cette initiative de la Rwandaise, que d'ailleurs le directeur classe comme un premier pas à saluer dans cette organisation internationale.
Il a déclaré : " Sur le harcèlement, la secrétaire générale l'a réaffirmé : c'est politique tolérance 0. On vient d'une organisation qui est vieille, qui date de plus de 50 ans, et comme dans beaucoup d'organisations, le harcèlement sous toutes ses formes a été un sujet tabou. "
Et de souligner : " On en parle maintenant au sein de l'organisation depuis que la secrétaire générale Louise Mushikiwabo est arrivée, " c'est un premier pas ", c'est un progrès de libérer la parole. Et ce sondage mené à l'interne a été encouragé et appuyé par l'administration et par la secrétaire générale. "
Nous ne pouvons pas nous priver de critiquer les actes de certains médias canadiens qui s'attaquent à l'OIF en reportant de gros chiffres sur le résultat du sondage interne.
En effet, le directeur du Bureau de l'administratrice nous signale de ne pas confondre ces chiffres de résultats qui font des chiffres élevés, alors que même ces médias disent que la moitié des personnes ont répondu au sondage. Il faut donc diviser par deux ces chiffres de 11% et 22%, ce qui va évidemment à 4,5%.
Il a dit : " il faut s'en occuper, ça reste beaucoup, mais c'est important d'y travailler. Ce sondage devait nous permettre justement de travailler pour finaliser un texte très ambitieux inédit, là aussi sondage inédit, une première dans l'histoire de l'OIF, une nouvelle politique de lutte et de prévention du harcèlement sous toutes ses formes. "
Et pour en finir, Alain Ngoc Pham a souligné l'intérêt profond de cette initiative de Mushikiwabo : " Ce qui est intéressant, c'est qu'on voit dans ce sondage aussi un élément très important, c'est que cela confirme l'intuition qu'on avait. Il faut également recourir à des spécialistes et des professionnels du domaine pour avoir suffisamment de distanciation sur la question. "
En somme, bien que Ottawa a déjà pris sa décision de réduire sa contribution financière à l'OIF, il est important de se concentrer sur les mesures positives prises par la secrétaire générale, Louise Mushikiwabo, pour lutter contre le harcèlement moral et sexuel au sein de l'organisation, ainsi que pour renouveler sa gouvernance.
Son engagement devrait être salué comme une source d'inspiration pour toutes les organisations internationales qui aspirent à un environnement de travail sain et respectueux pour tous.
Franck_Espoir Ndizeye
Source : https://fr.igihe.com/Louise-Mushikiwabo-ou-la-dynamique-qui-redonne-de-l-espoir-a-l-OIF.html
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