Dans une déclaration faite ce mercredi 12 avril à Kinshasa, le Programme multisectoriel de vulgarisation et de sensibilisation (PMVS), une organisation neutre de la société civile qui milite pour une justice sociale et le respect des droits humains, dit avoir suivi avec attention l'audience du mardi 11 avril du procès opposant le député national Edouard Mwangachuchu, patron de la société minière de Bisunzu (SMB) au ministère public. Au cours de cette audience, il était question de présenter les effets contenus dans le coffre-fort de cet élu.
Selon son constat, cette structure relève que le ministère public a mis en exergue ce qu'elle qualifie des supputations en évoquant notamment que le député Edouard Mwangachuchu est très lié au Rwanda où il aurait beaucoup d'activités.
Toujours selon le ministère public, le président du parti politique CNDP et élu de Masisi serait également membre de la diaspora rwandaise et que ce dernier aurait des projets d'investissement au Rwanda notamment au sein de la compagnie aérienne rwandaise " Rwandair " où il serait même actionnaire.
Pour le PMVS qui dit rester sur sa soif, la présence des verbes au conditionnel prouve à suffisance que le ministère public n'est pas sûr des faits qu'il a avancé. " Pour nous, le ministère public s'est montré une fois incapable de soutenir ses accusations par des preuves ", a déclaré Ludovic Kalengayi, coordonnateur du PMVS.
" Avoir beaucoup d'activités au Rwanda est une infraction ? Le chef de l'Etat n'avait-il pas dit que n'avons pas des problèmes avec le peuple rwandais ? Le fait pour un citoyen congolais d'investir au Rwanda constitue une infraction ? ", s'est-il interrogé en substance.
Se basant sur les éléments évoqués lors de cette audience par le ministère public, le Programme multisectoriel de vulgarisation et de sensibilisation (PMVS) est d'avis que le député national Edouard Mwangachuchu est victime d'un complot orchestré par ses détracteurs qui, à en croire ses propos, ont profité de la tension entre Kinshasa et Kigali pour saper son image dans l'opinion congolaise.
" Nous, le PMVS, avons compris que depuis le début de cette affaire, le ministère public n'est pas en mesure de démontrer la culpabilité de Mwangachuchu ", a martelé cette structure non partisane qui a réitéré sa requête afin d'obtenir de la part de la Justice congolaise, l'assignation à résidence surveillée du député à cause de la dégradation de son état de santé et au regard de son âge.
Dans la même perspective, le Programme multisectoriel de vulgarisation et de sensibilisation (PMVS) qui soutient la vision d'un État de droit prônée par le Président Félix Tshisekedi, souligne qu'on ne peut pas condamner une personne sur base de la " clameur publique pour satisfaire les intérêts mesquins de certains individus ".
Tout en dénonçant ce qu'elle qualifie de diabolisation contre ce député, le coordonnateur de cette organisation de la société demande au ministère public de prouver sur base des arguments du droit, les faits qui lui sont reprochés.
" Nous espérons vraiment que la Haute cour militaire va le rétablir dans ses droits. Tout montre que ce dossier est vide. Laissez-le se soigner pour l'amour du Christ. sauvons l'image du pays ", a-t-il argué le coordonnateur du PMVS.
Le ministère public qui a retenu des lourdes charges contre cet élu du territoire de Masisi dans la province du Nord-Kivu notamment, la trahison, l'atteinte à la sûreté de l'État, la participation à un mouvement insurrectionnel, l'association de malfaiteurs " et l'incitation à commettre des actes contraires à la discipline, a révélé lors de l'audience du mardi que Selon un rapport du Conseil National de Sécurité (CNS), le détachement de la garde commis à la sécurité du site de la société minière de Bisunzu (SMB) à la cité de Rubaya serait formé des militaires qui sont des démobilisés de l'armée Rwandaise.
" Ils sont dotés des tenus de la PNC avec la négligence et la complicité coupable des autorités de la police du Nord-Kivu ", a révélé le ministère public qui rappelle qu'en 2022, la commission du CNS a eu des difficultés d'accéder à cette concession parce qu'il y a des interférences des autorités nationales en commençant par le Chef d'état-major général de l'époque et des responsables de l'ANR.
" Les policiers affectés au détachement devant sécuriser la société SMB étaient constitués en violations de la loi, parce que c'est une infraction en droit pénal militaire, qui est qualifié de clientélisme. Le clientélisme, c'est quand une autorité qui a le pouvoir de détacher des éléments ne peut pas prendre les éléments d'une seule ethnie, d'une seule communauté, d'un seul groupe religieux. Or d'après le rapport de l'auditorat supérieur corroboré par le CNS, la composition était majoritairement des éléments de l'ethnie Tutsi. Grave encore, ces autorités de la police du Nord-Kivu se sont permis de prendre des transfuges du M23 et du CNDP, des anciens éléments venant du brassage ", a soutenu la même source.
Il faut noter qu'après avoir entendu les deux parties, la Haute Cour a renvoyé l'audience au vendredi 14 avril prochain.
Carmel NDEO
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