Wood s'exprimait lors d'un point de presse du Conseil de sécurité de l'ONU sur la RDC et la région des Grands Lacs, mercredi 19 avril 2023.

Il a demandé le gouvernement du Congo à "cesser immédiatement toute collaboration" avec les groupes armés, notamment les FDLR, à entreprendre une réforme de la sécurité, et à "continuer de dénoncer les propos haineux tout en tenant responsables les individus incitant à la violence".

Wood a souligné que la situation sécuritaire en RDC était exploitée par le groupe terroriste Forces démocratiques alliées (ADF) qui continuerait de représenter une menace.

"Le conflit a déplacé plus d'un demi-million de personnes en 2023 seulement, nombreux d'entre elles étant contraintes de vivre sans accès à la nourriture, l'eau ou des soins médicaux adéquats dans des camps largement surpeuplés", a-t-il déclaré.

Il a félicité l'initiative et l'engagement des partenaires régionaux et la récente diminution des combats, mais a souligné que malgré ces efforts, la situation dans la région des Grands Lacs continue de se détériorer et les tensions entre la RDC et le Rwanda demeurent.

Ces dernières semaines, le Burundi, l'Ouganda et le Soudan du Sud ont déployé des troupes dans la province du Nord-Kivu. L'Angola s'est également engagé à déployer des troupes pour rétablir la paix.

"Il est impératif que les forces de sécurité supplémentaires n'aggravent pas une situation déjà tendue. Je réitère donc mon appel aux dirigeants régionaux pour qu'ils veillent à ce que leurs forces respectent les droits de l'homme, accordent la priorité à la sécurité des civils et s'abstiennent de mener des activités illicites, telles que l'extraction des ressources naturelles", a-t-il déclaré.

Wood a également affirmé que le gouvernement de la RDC devait en faire davantage pour protéger ses citoyens, notamment en fournissant des terres pour des sites où les personnes déplacées peuvent recevoir des services et en faisant appliquer ses lois contre la traite des êtres humains.

Dans un discours prononcé par l'envoyé rwandais à l'ONU, Claver Gatete, il a déclaré qu'il était nécessaire de s'attaquer véritablement aux problèmes réels de droits, de justice et de développement, et de s'engager à trouver des solutions durables pour les personnes "qui comptent sur nous pour les guider".

Il a reproché à la RDC de ne pas avoir la volonté de négocier avec le M23, malgré ses efforts pour respecter l'accord de Nairobi en continuant de se retirer des zones qu'il occupait.

"La région et la communauté internationale attendent la coopération de Kinshasa pour parvenir à une paix durable dans l'Est de la RDC suite au retrait du M23", a-t-il déclaré.

"Si les négociations sont exclues une fois le retrait du M23 achevé, les mécanismes de paix pourraient à nouveau être dans une impasse et la conséquence serait la récurrence des atrocités", a-t-il ajouté.

Alors que les Rwandais et le monde commémorent le génocide perpétré contre les Tutsis en 1994 au Rwanda, Gatete a noté que le groupe terroriste sanctionné par l'ONU qui a perpétré le génocide anit-Tutsi se trouve toujours en RDC.

"De plus, le FDLR bénéficie du soutien et du bouclier politique que le gouvernement de la RDC lui offre tout en violant activement les sanctions de l'ONU. Depuis sa fuite en RDC il y a 29 ans, le groupe n'a cessé de propager son idéologie génocidaire dans le pays", a-t-il déclaré.

Gatete a conclu en exprimant son espoir que le déploiement actuel des contingents de la Force régionale de la Communauté de l'Afrique de l'Est en RDC et le retrait continu du M23 favoriseront la paix et la stabilité dans la région, permettant ainsi de résoudre les défis sécuritaires et humanitaires auxquels sont confrontées les populations locales.

Robert Wood, représentant alternatif des États-Unis d'Amérique pour les affaires politiques spéciales aux Nations unies (ONU)

Franck_Espoir Ndizeye



Source : https://fr.igihe.com/Un-diplomate-americain-appelle-a-la-fin-des-discours-haineux-en-RDC.html