Les révélations fracassantes de Ngungwa lors d'un échange audio avec la députée Abiba Binti Masudi, ont mis en lumière les tensions sous-jacentes et les intrigues au sein de l'administration locale.
Déchu le 8 mai 2023, Ngungwa, membre du parti au pouvoir, l'UDPS, a été accusé de malversation financière par le député Dieudonné Kakudy Ngoy. La motion de destitution a été adoptée par 14 députés sur 18 présents.
Dans l'audio largement partagé sur les réseaux sociaux, Ngungwa défend vigoureusement sa gestion de la province et accuse ses détracteurs de chercher à la discréditer, selon les médias locaux. Elle fait état de demandes d'argent et de dettes illégales qu'elle aurait été forcée de payer.
Ngungwa déclare avec ferveur : "Je suis gouverneur de l'UDPS, parti au pouvoir. J'ai l'argent, je vais être rétablie à mon poste, je vais revenir". Mais la députée Masudi répond : "Excellence, l'UDPS n'a aucun député ici. Tu dois avoir de bonnes relations avec les députés, sinon ils vont te renvoyer chez toi à Kinshasa."
L'échange dérive ensuite vers des attaques tribales, révélant une division profonde entre les deux femmes et leurs communautés respectives, les Bahemba et les Bawolowolo.
Cet incident soulève de nouvelles questions sur la gouvernance au Congo, où le système parlementaire et le mode de scrutin proportionnel intégral complexifient la formation des majorités.
Malgré les espoirs de réforme démocratique suscités par l'arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi, l'instabilité persiste, comme en témoigne la tumultueuse destitution de Ngungwa.
Cette saga révèle les défis majeurs auxquels la politique congolaise est confrontée et l'importance cruciale d'un dialogue constructif pour surmonter les divisions et instaurer une gouvernance stable et responsable.
Tite Gatabazi
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