D'après Reuters, Kayishema a été présenté devant le tribunal de première instance du Cap où il a été placé en détention provisoire à la prison de Pollsmoor, en attente d'une éventuelle extradition vers le Rwanda.

La suite du procès a été ajournée jusqu'au 2 juin.

L'arrestation de Kayishema, le 24 mai à Paarl, en Afrique du Sud, est le fruit d'une opération conjointe entre l'équipe de recherche des fugitifs du Bureau du Procureur du Mécanisme international résiduel pour les tribunaux pénaux (IRMCT) et les autorités sud-africaines.

Les accusations contre lui sont graves. Il est accusé d'avoir orchestré le massacre d'environ 2 000 Tutsis à l'église catholique de Nyange pendant le génocide. Les victimes, des femmes, des hommes, des enfants et des personnes âgées, cherchaient refuge dans l'église.

Kayishema est accusé d'avoir participé directement à la planification et à l'exécution de ce massacre, notamment en achetant et en distribuant de l'essence pour incendier l'église avec les victimes à l'intérieur.

Suite à l'échec de cette tentative, il est allégué que Kayishema et ses complices ont utilisé un bulldozer pour démolir l'église, tuant les réfugiés à l'intérieur. Les deux jours suivants, les corps ont été transférés de l'église vers des fosses communes sous la supervision de Kayishema et de ses acolytes.

L'enquête qui a conduit à l'arrestation de Kayishema a été menée dans plusieurs pays, en collaboration avec de nombreux services nationaux chargés de l'application de la loi et de l'immigration.

Durant sa fuite, Kayishema a utilisé divers pseudonymes et faux documents pour dissimuler son identité. Il a également bénéficié du soutien d'un réseau de confiance comprenant des membres de sa famille et des anciens des forces armées rwandaises et des Forces démocratiques de libération du Rwanda, ainsi que des personnes adhérant à l'idéologie génocidaire du Hutu Power.

Son arrestation résulte d'une enquête approfondie exploitant des preuves issues de diverses sources à l'aide de méthodologies traditionnelles et de pointe.

Kayishema figurait sur la liste des personnes recherchées par le département d'État américain dans le cadre du programme "Rewards for Justice", avec une récompense de 5 millions de dollars offerte pour son arrestation.

Après deux décennies de cavale, Fulgence Kayishema, en fuite depuis 2001, se trouve désormais derrière les barreaux.

Fulgence Kayishema, suspecté de génocide contre les tutsi en 1994, comparaît devant le tribunal de première instance du Cap, au Cap, en Afrique du Sud, le 26 mai 2023. Photo : Reuters/Nic Bothm

IGIHE



Source : https://fr.igihe.com/De-la-cavale-a-la-cellule-Kayishema-face-a-la-Justice.html