Cette affection neurologique grave, qui affecte principalement les nourrissons et les jeunes enfants, peut entraîner des dommages cérébraux irréversibles et, dans certains cas, la mort si elle n'est pas traitée rapidement et de manière appropriée.
L'Afrique de l'Est connaît une prévalence alarmante de nouveaux cas d'hydrocéphalie chez les nourrissons, avec plus de 6 000 cas signalés chaque année. La majorité de ces cas est causée par des infections néonatales, ce qui soulève la question de la prévention de cette maladie.
Malheureusement, avec seulement un neurochirurgien pour 10 millions de personnes dans la région, le traitement initial de l'hydrocéphalie reste inaccessible pour la plupart des patients.
Cependant, au Rwanda, une lueur d'espoir se profile. Les Surs de Saint-Boniface, une congrégation religieuse engagée dans la prestation des services de santé aux communautés vulnérables, ont mis en place un programme de traitement gratuit de l'hydrocéphalie.
Depuis 1974, le Centre de santé de Gikonko, district Huye, en province sud du Rwanda, dirigé par cette congrégation de bonnes surs, est devenu le seul établissement de santé au Rwanda offrant des soins spécialisés pour l'hydrocéphalie.
Le centre de Gikonko est équipé pour diagnostiquer et traiter cette maladie dévastatrice. Grâce à la générosité des fabricants, qui font don du dispositif nécessaire, les patients peuvent bénéficier de la pose d'un shunt, soit un système de dérivation qui permet de drainer le liquide céphalo-rachidien en excès vers la cavité abdominale.
Cette intervention chirurgicale salvatrice offre une nouvelle chance de vie aux enfants atteints d'hydrocéphalie, en prévenant les dommages cérébraux potentiels.
En plus du traitement chirurgical, l'équipe médicale du centre de Gikonko offre une rééducation et des soins quotidiens supplémentaires aux patients atteints d'hydrocéphalie. Cette approche globale vise à améliorer la qualité de vie des enfants touchés et à soutenir leurs familles dans la gestion de cette maladie complexe.
La prise de conscience de l'hydrocéphalie et de son traitement est essentielle pour sauver des vies. Les Surs de Saint-Boniface ont donc lancé une campagne de sensibilisation dans les communautés rurales reculées du Rwanda, afin de permettre un dépistage précoce et un accès rapide aux soins pour les enfants issus de familles à revenu moyen ou faible.
Grâce à cette initiative, de nombreux enfants ont pu être diagnostiqués et traités à un stade précoce de la maladie, améliorant ainsi leurs chances de rétablissement et de développement normal.
Le centre de Gikonko joue donc un rôle essentiel dans la lutte contre l'hydrocéphalie au pays. Malgré des ressources limitées et un nombre élevé de patients, l'établissement continue de fournir des soins de qualité, non seulement pour l'hydrocéphalie, mais aussi pour d'autres affections graves telles que certains cancers, ou la chirurgie réparatrice des fentes labiales et palatines.
Alors que le fardeau économique de l'hydrocéphalie reste important, les Surs de Saint-Boniface sont déterminées à offrir gratuitement des soins aux enfants issus de familles vulnérables.
A travers des partenariats avec les fabricants et des dons de matériel médical, le centre de Gikonko parvient à assurer un traitement de qualité sans frais, à l'exception d'une petite participation financière.
En definitive, l'hydrocéphalie représente un défi de santé majeur dans de nombreux pays en développement. Au Rwanda, les Surs de Saint-Boniface ont pris l'initiative de fournir des soins spécialisés et gratuits aux enfants atteints de cette maladie dévastatrice.
Grâce à leur engagement et à leur expertise, de nombreux enfants ont pu bénéficier d'un traitement précoce, leur offrant ainsi une nouvelle chance de vie.
Cependant, il est crucial de renforcer la sensibilisation, l'accès aux soins et les ressources médicales pour lutter efficacement contre l'hydrocéphalie dans la région. Somme toute, le gouvernement devrait s'aligner dans l'affaire, voire mettre la main dans la poche et financer la prévention et l'accès aux soins de l'hydrocéphalie.
Jean Jill Mazuru
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