Les festivités et les allocutions passées, environ trois heures de concertations privées ont pris place, durant lesquelles les échanges furent par moments orageux, notamment entre le président congolais et le premier ministre Rwandais.

Comme de coutume, Tshisekedi a reproché au Rwanda d'apporter son soutien au mouvement M23, qui, depuis un an, a repris les hostilités et conquis une partie de la province du Nord-Kivu, des allégations controversées soutenues par des recherches des Nations Unies.

Cependant, il est crucial de souligner que le Rwanda a rejeté vigoureusement ces allégations à plusieurs reprises.

Ce sommet fut marqué par la présence du Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, du président de l'Union africaine, Moussa Faki, ainsi que des chefs d'État burundais, congolais, sud-africains et ougandais, en revanche, sans la présence du Rwandais Kagame et du Kényan William Ruto.

L'objectif de cette réunion était de redynamiser cet accord dont les résultats n'atteignent pas les objectifs escomptés.

C'est par un malentendu que s'est déroulée ce sommet dédié au suivi de l'accord-cadre signé il y a précisément une décennie à Addis-Abeba.

" Le bilan est en demi-teinte, les résultats sont encore insuffisants ", ont admis les différents participants.

Toutefois, il n'est pas question d'abandonner ce mécanisme, " il est nécessaire de lui insuffler un second souffle " : tel fut véritablement l'axe central de cette rencontre.

Des échanges, empreints de cordialité mais directs et sincères, se déroulaient dans une atmosphère de franchise et de respect mutuel.

" Cette rencontre a offert aux participants l'opportunité d'échanger sur leur perception de la situation ", confie un responsable onusien, lors d'échanges qu'il décrit comme " empreints de cordialité, mais directs et sincères ".

Les participants à cette réunion de Bujumbura, inquiets face à cette situation, ont tenu à le souligner dans le communiqué final.

Les signataires ont appelé à des actions rapides pour permettre la désescalade entre la RDC et le Rwanda. Ils assurent également leur plein soutien aux processus de Luanda et de Nairobi.

Les responsables présents ont finalement convenu d'une feuille de route pour " relancer " l'initiative.

Plusieurs étapes sont prévues, dont une réunion sous l'égide de l'Union africaine (UA) dès ce mois-ci, suivie d'une retraite impliquant tous les acteurs politiques et diplomatiques, ainsi que les chercheurs travaillant sur cette question.

L'objectif est d'arriver en 2024, au sommet de Kampala, en Ouganda, avec un nouveau rapport à présenter aux membres de l'accord-cadre.

Ce sommet s'est tenu dans un climat de " tensions exacerbées ", contrastant avec " l'optimisme qui régnait il y a quelque temps dans la région ", a déclaré Moussa Faki Mahamat, président en exercice de l'UA, lors de son allocution.

" Les résultats concrets de nos démarches restent modestes, les tensions n'ont pas diminué, voire se sont aggravées ", a reconnu le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki.

Au total, 13 pays de la région étaient représentés, et de nombreux chefs d'État se sont rendus à Bujumbura, notamment le président Félix Tshisekedi, le président sud-africain Cyril Ramaphosa, Yoweri Museveni de l'Ouganda et Faustin-Archange Touadéra de la Centrafrique. Paul Kagame et William Ruto se trouvent, quant à eux, à Londres pour le couronnement de Charles III.

Le Premier ministre, Dr. Edouard Ngirente, a fait acte de représentation pour Kagame à Bujumbura.

Franck_Espoir Ndizeye



Source : https://fr.igihe.com/Face-a-face-tendu-entre-Tshisekedi-et-le-premier-ministre-rwandais.html