Cette mesure aura un impact sur plus de 600 000 bénéficiaires, y compris les victimes de violences sexuelles, a notifié la Banque mondiale au ministre des finances congolais dans une lettre la semaine dernière, dont Reuters a obtenu copie.
Un porte-parole de la Banque mondiale a confirmé l'authenticité de la lettre, qui mentionne également que l'institution attend des éclaircissements concernant le statut de 91 millions de dollars qui avaient déjà été alloués à des projets, sur un total de 1,04 milliard de dollars, selon Reuters.
Le président congolais, Félix Tshisekedi, a révoqué le Fonds social de la République démocratique du Congo par décret présidentiel le 4 mai, créant à la place un autre fonds public. Ce changement est attribué à "l'évolution du cadre juridique régissant les institutions publiques", selon la déclaration présidentielle.
Albert Zeufack, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le pays, a exprimé dans la lettre du 12 mai que l'institution avait découvert cette décision par la presse.
Selon Valéry Madianga, directeur d'une organisation congolaise spécialisée dans l'audit des finances publiques, le bouleversement soudain de la structure de financement est un signe de mauvaise gouvernance.
La semaine dernière, quatre des principaux hommes politiques de l'opposition congolaise ont écrit aux dirigeants du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement pour leur demander de procéder à un audit de leurs fonds au Congo, déclarant qu'ils soupçonnaient un usage abusif.
Henriette Akimana
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