Cet échec systémique de l'État est souvent le produit d'une multitude de facteurs interconnectés, parmi lesquels la corruption endémique, une mauvaise gestion économique, des pratiques politiques irresponsables et une répression sociale prolongée.

La faillite de l'État est avant tout une défaillance du contrat social qui lie l'État à ses citoyens. Selon la théorie du contrat social de Thomas Hobbes, John Locke et Jean-Jacques Rousseau, lorsqu'un État échoue à fournir les services sociaux élémentaires, il rompt le contrat social, une violation qui peut justifier l'opposition politique, voire la rébellion.

De plus, la Convention des Nations Unies contre la corruption de 2003 stipule que chaque État a l'obligation de mettre en place des mesures préventives contre la corruption.

Un État qui échoue à maintenir l'intégrité de ses institutions commet une violation de ses obligations internationales. La faillite de l'État a des conséquences profondes et durables sur la structure sociale et culturelle d'une société.

Selon l'anthropologue Clifford Geertz, un État en faillite peut entraîner une "crise de signification" où les citoyens perdent la foi dans les institutions nationales et les normes sociales.

Cela peut mener à une augmentation de la violence, à une fragmentation sociale et à une perte de confiance envers les élites dirigeantes.

L'histoire regorge d'exemples d'États ayant échoué et des conséquences qui en découlent. La République de Weimar en Allemagne (1919-1933) est un exemple célèbre.

La crise économique, la corruption politique et l'instabilité sociale ont conduit à la montée du nazisme. De même, la chute de la République romaine est attribuée à la corruption des élites, à la faillite de l'État et à l'inégalité croissante.

La faillite de l'État a des répercussions profondes sur la classe politique et la population. Elle peut entraîner la délégitimation des élites politiques, une perte de confiance dans les institutions, une augmentation de la pauvreté et de l'inégalité, ainsi qu'une détérioration de la qualité de vie.

De plus, elle peut provoquer une augmentation des tensions sociales, de la violence et de l'instabilité politique.

La faillite de l'État a des conséquences importantes sur les relations internationales. Elle peut entraîner l'isolement diplomatique, la dépendance à l'aide étrangère et une vulnérabilité accrue aux influences étrangères.

Un État en faillite peut également déstabiliser la région, provoquant des crises migratoires, des conflits transfrontaliers et une propagation de l'extrémisme. En outre, cela peut affaiblir les mécanismes de coopération internationale et le respect du droit international.

La faillite de l'État est un phénomène complexe et multidimensionnel qui exige une compréhension approfondie des facteurs juridiques, anthropologiques et historiques. Les conséquences sont profondes et durables pour la classe politique, la population et les relations internationales.

Les leçons tirées des États ayant échoué dans le passé doivent être considérées pour prévenir et résoudre les crises de l'État, en mettant l'accent sur la lutte contre la corruption, le renforcement des institutions démocratiques et la promotion du bien-être social et économique pour tous les citoyens.

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/La-classe-politique-d-un-Etat-face-au-tribunal-de-l-histoire.html