L'objectif déclaré de cette démarche est d'enquêter et de poursuivre toute personne impliquée dans des violations des droits de l'homme survenues entre 2022 et 2023.

Cependant, cette initiative controversée de la RDC est perçue par de nombreux experts politiques comme une manœuvre de diversion.

Ces analystes avancent que cette plainte manquerait d'éléments de preuve solides et d'une base juridique adéquate.

"Le gouvernement congolais tente d'allumer un contre-feu", a déclaré l'analyste politique Tite Gatabazi à IGIHE.

Selon lui, l'initiative du gouvernement congolais serait motivée par les accusations portées par un collectif d'avocats représentant les communautés Hema, Banyamulenge et Rwandophones de l'Est de la RDC.

Ces derniers ont dénoncé des massacres de masse et un probable génocide contre les Tutsis congolais.

Ce collectif, dirigé par Maître Bernard Maingain, a déposé une plainte pour crimes de masse et épuration ethnique perpétrés contre la communauté Hema de RDC, dénonçant l'inaction du gouvernement congolais face à ces violences.

Alice Wairimu Nderitu, Conseillère spéciale de l'ONU chargée de la prévention du génocide, a elle aussi exprimé son inquiétude face à la situation en RDC.

"La violence actuelle est un signe avant-coureur de la fragilité de la société et la preuve de la présence persistante des conditions qui ont permis à la haine et à la violence à grande échelle d'éclater en un génocide dans le passé", a-t-elle déclaré lors de sa visite en RDC du 10 au 13 novembre 2022.

Toutefois, plutôt que de s'attaquer aux véritables racines des divisions et de la violence, la RDC semble préférer détourner l'attention en accusant son voisin.

Selon Tite Gatabazi, la communauté internationale ne semble pas se laisser tromper par ces manœuvres. Cette deuxième plainte de la RDC à la CPI est perçue comme une tentative désespérée de détourner l'attention des problèmes internes du pays avant les élections de décembre prochain.

Face à la montée en puissance de la réprobation internationale envers ce qui est perçu comme une dérive totalitaire du gouvernement de la RDC, cette tentative de diversion va encore une fois se révéler infructueuse.

Le temps nous dira si la CPI donnera suite à ces plaintes et quel sera l'impact de ces développements sur la situation politique de la RDC.

Rencontre de Rose Mutombo, ministre d'État en charge de la Justice et garde des sceaux, et du procureur de la CPI.

Franck_Espoir Ndizeye



Source : https://fr.igihe.com/La-RDC-a-la-CPI-une-tentative-de-diversion-face-aux-accusations-de-derive.html