Le jeune prince, décédé et enterré dans le cimetière du château de Windsor, fait l'objet d'une demande de rapatriement formulée par sa famille et le gouvernement éthiopien depuis plusieurs années.
Toutefois, le Royaume-Uni a expliqué que l'exhumation du prince Alemayehu pourrait entraîner la destruction de tombes environnantes.
Alemayehu a été amené en Angleterre en 1868, au cur de l'époque victorienne, après l'invasion de l'Éthiopie par l'Empire britannique sous le règne de son père, le roi Tewodros II. Ce dernier souhaitait établir des relations diplomatiques avec la Grande-Bretagne, mais sa correspondance avec la reine Victoria est restée sans réponse.
Frustré par ce silence, Tewodros avait pris en otage plusieurs européens résidant dans son pays, y compris un représentant britannique. Ce geste a provoqué la colère de la reine Victoria qui a déployé une armée de plus de 13 000 soldats pour secourir les otages.
En avril 1868, le palais de Tewodros fut assiégé. Préférant la mort à la capture, le roi éthiopien s'est suicidé. L'armée britannique a par la suite emmené Alemayehu et sa mère comme otages en Angleterre.
Cependant, la mère du prince est décédée pendant le voyage, laissant Alemayehu orphelin à seulement huit ans.
Une fois en Angleterre, Alemayehu a été pris en charge par des tuteurs désignés par la reine Victoria. Malgré son inscription dans une école locale, il a souffert de discrimination raciale, ce qui a nui à son intégration.
À l'âge de 18 ans, il est tombé gravement malade de la pneumonie. Persuadé qu'on voulait l'empoisonner, il a refusé tout traitement, ce qui a finalement conduit à sa mort.
Depuis, le gouvernement éthiopien et les descendants de Alemayehu ont répété leurs demandes pour que le corps du prince soit rapatrié en Éthiopie, conformément à ses souhaits exprimés avant sa mort.
Henriette Akimana
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