Dans une lettre ouverte publiée à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, les signataires de la pétition ad-hoc ont déclaré que la situation des journalistes au Burkina Faso est devenue "critique".

Ils sont alarmés par "les appels au meurtre de journalistes et de leaders d'opinion, les menaces et l'intimidation de la presse nationale, les mises en scène grotesques contre les journalistes, la suspension des médias internationaux RFI et France 24, l'expulsion de correspondants des journaux français Libération et Le Monde," peut-on lire dans ce cri de détresse.

Au Mali également, "la pression et l'intimidation" sont en hausse, selon les signataires, qui incluent un certain nombre de médias burkinabés, la chaîne de télévision malienne Joliba, les médias français France 24, Libération, Le Monde et Radio France Internationale, ainsi que des associations de journalistes et des organisations de défense des droits humains.

Dans cette lettre adressée aux dirigeants des grandes organisations africaines et internationales, les signataires dénoncent les actions répressives des autorités. "La lutte contre le terrorisme ne doit jamais servir de prétexte pour imposer un nouveau standard d'information", disent-ils, en référence à la propagation du jihadisme et à toutes sortes de violences auxquelles sont confrontés les deux pays sahéliens.

Mais, de plus en plus, les attaques sont également l'œuvre "d'influenceurs" qui, sur les réseaux sociaux, "jouent les justiciers et n'hésitent pas à menacer de mort les journalistes et les leaders d'opinion qui sont trop indépendants à leurs yeux", ajoutent-ils.

Les signataires du document appellent les autorités maliennes et burkinabés à "mettre fin à toutes les mesures qui portent atteinte à la liberté de la presse" et à "garantir la protection" des professionnels des médias. Ils demandent "des enquêtes impartiales, efficaces et indépendantes" sur les abus commis.

Dans un rapport sombre publié il y a un mois, Reporters sans frontières (RSF) a déclaré que la région du Sahel risquait de devenir "la plus grande zone de blackout de l'information en Afrique", dénonçant une "détérioration constante" des conditions de travail de la presse locale et internationale.

Le Mali et le Burkina sont dirigés par des juntes militaires depuis respectivement 2020 et 2022.

Jean Jill Mazuru



Source : https://fr.igihe.com/Liberte-de-la-presse-en-danger-au-Mali-et-au-Burkina-Faso.html