Ce dernier développement survient à la suite de la signature d'un accord entre l'Ouganda et la société turque, Yapi Merkezi.
Cette entreprise, déjà impliquée dans la construction ferroviaire de ce projet en Tanzanie, promet de lui impulser un nouvel élan, projet vital pour l'économie de l'Afrique de l'Est.
L'Ouganda, dans un geste affirmant son engagement envers l'initiative, a conclu un accord avec Yapi Merkezi pour l'édification du tronçon ouest de la ligne, reliant Malaba, Kampala et Kigali.
Ce projet, dont le démarrage a été retardé, a déjà vu le Kenya achever une grande partie du tronçon reliant Mombasa à Nairobi. L'objectif de cette voie ferrée est de faciliter et d'accélérer le transit des biens et des personnes à travers la région.
La rencontre des parties prenantes du projet, prévue du 24 au 26 mai prochain à Kampala, devrait permettre d'approfondir les discussions et de définir les prochaines étapes. La date exacte du début des travaux n'a pas encore été annoncée.
Toutefois, l'Ouganda a déclaré avoir achevé les études préliminaires et la conception du tronçon de 273 kilomètres reliant Malaba au Kenya à Kampala, prévoyant une enveloppe budgétaire de 2,3 milliards de dollars.
Du côté rwandais, les études préliminaires pour le tronçon Kampala-Kigali, traversant les montagnes de Mirama, sont également terminées. La ligne ferroviaire Kampala-Kigali est un projet clé du corridor Nord, conçu en 2013, visant à connecter Malaba et Kampala avec des embranchements vers Kigali, Kisumu et Juba, au Soudan du Sud, via Kasese et Pakwach.
Les experts réunis à Kampala auront pour mission de finaliser une étude ad hoc visant à accélérer la mise en uvre de cette initiative majeure. Le projet de chemin de fer est l'un des principaux leviers pour surmonter les coûts de transport élevés, considérés comme un obstacle au commerce dans la Communauté des pays de l'Afrique de l'Est (CAE).
Le Rwanda envisage également un autre projet de chemin de fer en direction de la Tanzanie. Le contrat pour la construction du tronçon Isaka-Kigali, long de 532 kilomètres, a été signé le 9 mars 2018 pour un coût prévisionnel de 3,6 milliards de dollars.
Le tracé de la voie ferrée passera par Rusumo et atteindra Kigali, avec une extension de 18 kilomètres prévue jusqu'à l'aéroport international de Bugesera, actuellement en cours de construction.
Selon les autorités rwandaises, ces projets ferroviaires réduiront les coûts de transport de 40%, facilitant ainsi les exportations et les importations du Rwanda via le port de Dar-es-Salaam.
Ces projets d'infrastructures ambitieux illustrent de la détermination de l'Afrique de l'Est à surmonter les obstacles logistiques et économiques qui freinent son développement. Si tout se déroule comme prévu, ces nouvelles lignes ferroviaires pourraient bien constituer la clé d'une transformation profonde de la région, en stimulant le commerce et en favorisant l'intégration régionale et en ouvrant de nouvelles perspectives pour des millions de personnes.
C'est une ère nouvelle qui s'annonce, où le rugissement des locomotives pourrait bien être le symbole d'une Afrique de l'Est sur la voie de la prospérité, lorsque le sifflet retentira dans toutes les gares des pays de l'organisation sous régionale de cette voie ferroviaire.
Jean Jill Mazuru
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